20190515

BARDOUIL Jean Joseph Alphonse 1925 - 1944


 
3ᵉ Escadron.

10 janvier 1925. LORIENT (Morbihan)

27 novembre 1944. BERNWILLER (Haut-Rhin)

Fils de BARDOUIL André et de LE PEN Marie.

Actualisation janvier 2024.

Élève du Lycée DUPUY De LÔME de LORIENT (Morbihan).

Engagement du 2ᵉ Régiment de Chasseurs d’Afrique.

Au lendemain des terribles combats de la nuit à GALFINGUE, le mouvement de progression est repris, sur la route menant à BURNHAUPT, les deux chars de tête l’Alsace et le Morbihan du 3ᵉ escadron sont pris à partie à plus de 2000 mètres par du détachement allemand.

Lieu des combats route de BERNWILLER - BURNHAUPT - Emplacement monument.

Les deux chefs de chars et trois membres des équipages sont tués, brûlés à l’intérieur des blindés, seuls les deux conducteurs pourront parvenir à s’extraire des chars.

L’ouvrage le 2ᵉ Régiment de Chasseurs d’Afrique au combat (Pages 32 -34)  remémore les circonstances de la perte des équipages de l’Alsace et du Morbihan (Page 32-34), le livre d’or du lycée DUPUY de LÔME (LORIENT) a consacré un chapitre sur le parcours de BARDOUIL Jean.

Rédaction : Monique TOULMINET - Muriel DOUGUET - Michel Pichon et Anne-Marie FORNER

Jean-Joseph Alphonse BARDOUIL, né le 10 janvier 1925 à Lorient, était le fils d’André BARDOUIL, employé de commerce et de Marie Le Pen, professeur de violon à l’École nationale de musique de Lorient.

Jean étudia au lycée de Lorient puis à Guémené-sur-Scorff où l’établissement avait été transféré en janvier 1943 en raison des bombardements. Il rejoignit les FFI. Répondant sans doute à l’appel de recrutement mené dans toute la France pour rejoindre la 1ʳᵉ  armée française, Jean BARDOUIL participa à la campagne de la Libération comme chasseur au 2e Régiment de Chasseurs d’Afrique (RCA) intégré en 1944 à la 1ʳᵉ Division Blindée.

Le 19 novembre 1944, au terme d’une course de 70 kilomètres parcourus en moins de six heures, les chars de la 1ʳᵉ D.B atteignaient le Rhin au village de Rosenau. Un monument rappelle cet évènement. Le 27 novembre, lors de l’attaque du village de Bernwiller près de Mulhouse, le chasseur BARDOUIL fut tué.

Son char touché par des tirs de canons de 88 mm prit feu et explosa sur la route entre Bernwiller et Burnhaupt-le-Bas (Haut-Rhin).

Ce jour-là… « Le 27 novembre 1944, le village de Bernwiller est libéré après un bref combat avec les Allemands, l’avancée se poursuit sur Burnhaupt-le-Bas.

Les deux chars de tête du 3ᵉ escadron du capitaine Vie, l’Alsace et le Morbihan, vont être victimes des tirs des canons allemands de « 88 ». Nous suivons notre progression en direction de Burnhaupt-le-Bas. Le sol est détrempé et ne permet pas à nos chars de s’y déplacer sans risque de s’embourber, aussi la route était notre seule possibilité. En tête du détachement, le groupe CHEVALIER avec le char l’Alsace et le Morbihan ouvrait la route, quant à environ 1 500 mètres du village, des automoteurs allemands camouflés les prirent à partie. C’était probablement les mêmes qui nous avaient contre-attaqués à Galfingue.

Ces blindés se trouvaient sur la gauche de l’axe de progression de nos chars et un des blindés, embossé au pied de l’église d’Ammerzwiller, village situé à approximativement quelques centaines de mètres au sud est de Bernwiller fut signalé par le chef Jamet Guy. Tous les chars engagés sur la route mirent instantanément leurs tourelles à gauche pour prendre à partie l’un des automoteurs, mais le Morbihan d’abord et l’Alsace ensuite s’enflammèrent après avoir été percés par des obus de 88 tirés par plusieurs autres blindés allemands. Tous nos coups ricochèrent sur le blindage de ces monstres et devant la menace qu’ils représentaient pour les autres chars déjà engagés sur la route, l’ordre fut donné d’établir un écran fumigène entre eux et les Allemands. C’est ainsi, qu’au milieu des explosions des tirs faits à l’aveuglette par les Allemands, nous arrivons à nous mettre à l’abri dans le village…


L'Alsace et le Morbihan continuent de brûler. Les équipages, hormis les conducteurs blessés, l’aspirant Jean CHEVALLIER, le maréchal de logis Louis MICHAUX, les chasseurs Louis Carrière, Jean BARDOUIL, Édouard CHARLET, Diego MUNOZ périssent dans l’incendie et l’explosion des blindés… »

Il fut impossible d’identifier les corps au fond du char. Ainsi s’acheva à 19 ans la vie du chasseur Jean BARDOUIL.


Son décès a été retranscrit le 19 février 1948 sur le registre d’état civil de Guémené-sur-Scorff où il était domicilié. Il est inhumé avec ses camarades dans le carré militaire au cimetière communal de Burnhaupt-le-Bas situé au pied de l’église (tombe collective n°7). Son nom figure sur les monuments commémoratifs de Thierville-sur-Meuse dit « Le Frétisson » du 2ᵉ RCA, de Bernwiller, du carré militaire de Burnhaupt-le-Bas et de Rosenau (Haut-Rhin).


Monument aux morts GUEMENE sur SCORFF (56).

Le lycée DUPUY De LÔME de LORIENT, dont l’origine remonte à 1822, prépare très tôt les élèves bacheliers aux concours d’entrée aux Grandes écoles. 

Lors de la Seconde Guerre mondiale, comme le montre la liste des noms inscrits sur la plaque mémorielle de l’établissement, le lycée voit beaucoup de ses élèves et professeurs tomber pour la défense de la Patrie face à l’envahisseur nazi.

Grâce aux documents et témoignages collectés auprès des familles et des acteurs de ces évènements, aux informations recueillies dans la presse de l’époque et les archives, cet ouvrage a pour but, au-delà d’un simple nom sur une plaque mémorielle, de perpétuer leur mémoire.

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