Depuis la fin Mars, le régiment attend impatiemment son heure, à COLMAR, jusqu’au 8 avril ; à OBERNAY du 8 au 12 avril.
Nous
savons par une causerie que nous a faite à ALTKIRCH, le général de LATTRE De
TASSIGNY, que toute l’Armée française participera à la lutte contre
l’Allemagne, chez elle, mais nous n’y croirons que lorsque nous aurons pénétré,
nous aussi en territoire ennemi.
11 avril 1945 - Bas Rhin - OBERNAI.
Le 2ème Régiment de Chasseur d’Afrique * quitte
OBERNAI à 3 heures du matin, passe de jour à HAGUENEAU, arrive à WISSEMBOURG
pour y faire ses pleins et recevoir l’ordre de foncer sur KARLSRUHE. Traversant
la ligne SIEGFRIED, il poursuit sa route en PALATINAT par KANDEL et HERXHEIM.
NOTE * : A l’exception de trois chars du peloton BERNARD (Ile de France - Béarn et Franche-Comté) mis à la disposition du Colonel De LABARTHE (9ème Régiment de chasseurs d’Afrique), appelé à constituer un groupement tactique indépendant.
Ligne SIEGFRIED. Ligne de défense Allemande construite à partir de 1936 sur environ 600 KM. Ouvrages - Blockhaus.
À 13 heures 45, le Morbihan III (3ème
escadron) en tête du régiment franchit le RHIN sur le Pont de GERMERSHEIM.
La colonne légère du régiment passe par MAXIMILIANSAU et
par GEMERSHEIM pour l’escadron de chars moyens et matériel lourd.
EQUIPAGE : Lieutenant TASSIN de SAINT PEREUSE - ROUSSEAU - BOURDIN - IBANESE - RILLASSE. Il s'agit du Morbihan III. Les deux précédents ont été mis hors de combat respectivement à BURNHAUPT le 27 novembre 1944 et à RUMERSHEIM le 8 février 1945.
Des unités de la 1ère Armée Traversée du Rhin à GERMERSHEIM
Sources : ECPAD Agence d'Images de la Défense.
Puis roulant en
direction du sud il traverse KARLSRUHE, le régiment reçoit l’ordre de faire un
nouveau bond jusqu’à ETTLINGEN, les T.C (Train de Combat) et les TR (Train Régimentaire - Ravitaillement) restant
jusqu’à nouvel ordre à KARLSRUHE sous le commandement du chef d’escadron CODET.
NOTE : Train de combat (Véhicules
destinés au transport des approvisionnement en munition et en matériel
nécessaire au combat d’un bataillon ou d’un régiment).
12 Avril 1945 - Bade - Wurtemberg -
KARLSRUHE.
Le 2ème escadron du 9ème Régiment de Chasseurs d’Afrique est regroupé à KARLSRUHE dans la matinée pour être scindé avec les groupements du Combat Command 3 (2ème et 3ème pelotons) qui doit pousser sur OFFENBOURG.
SOURCES : Journal de marche du 9ème
Régiment de Chasseurs d’Afrique - 2ème escadron.
À ETTLINGEN vers 18 heures où, avant de passer la nuit, les derniers soins sont donnés au matériel en vue des opérations du lendemain.
12 Avril 1945 - Bas Rhin - CHÂTENOIS.
Les 3 chars du 3ème escadron BERNARD (Ile de France) - GUICHOT (Béarn) et Franche-Comté partent en direction de la cité fortifiée de CHÂTENOIS. Ils arrivent dans l’après-midi et trouvent le 9ème Régiment de Chasseurs d’Afrique (Colonel De LA BARTHE) en train de s’organiser pour les opérations futures du groupement.
12 Avril 1945 - Bade Wurtemberg - ETTLINGEN.
Les éléments de combat du régiment sont tous groupés, à 16 heures, à ETTLINGEN. Premier contact avec la population allemande qui témoigne d’une platitude exagérée. BADEN-BADEN vient d’être pris par le Combat Command.2, RASTADT et par la 9ème Division d’Infanterie Coloniale (D.I.C).
Le Combat Command 3 reçoit la mission d’opérer dans la
plaine de BADE entre le Rhin et la Forêt Noire en direction générale
d’OFFENBURG et de KEHL.
Trois groupements sont constitués.
Un premier groupement aux ordres du Colonel De LEPINAY - Chef de corps du 2ème Régiment de Chasseurs d’Afrique
NOTE : Groupement De LEPINAY : Les
2ème et 4ème escadron du 2ème
Régiment de Chasseurs d’Afrique (Capitaine D’USSEL et De LAMBILLY) - Le peloton
de Tank destroyer su 9ème Régiment de Chasseurs d’Afrique (Aspirant
PLATEAU) - Deux compagnies du 2ème
Bataillon de Zouaves - une section du 3ème/88èmeBataillon
de Combat du Génie.
Un second aux ordres du commandant PETIT - Chef de
Bataillon du 2ème Zouaves portés à compter 1er Mars 1945
en remplacement du chef de Bataillon ARFOUILLOUX.
NOTE : Groupement PETIT : Les
pelotons DELRUE (1er escadron - Capitaine De NAUROIS) - SAINT PEREUSE
- COUTENSAIS (3ème escadron - Capitaine VIÉ) du 2ème
Régiment de Chasseurs d’Afrique - Le peloton de Tank destroyer du 9ème
Régiment de Chasseurs d’Afrique (Aspirant CADOUX) - une compagnie du bataillon du
2ème Zouaves ( sections - Lieutenants FUR - FOURION ) - une section du 3ème/88èmeBataillon
de Combat du Génie.
Enfin, un groupement de réserve aux ordres du commandant
TERRASSON comprenant le reste des éléments du C.C.3 sans l’artillerie.
Les éléments de combat du groupement de LEPINAY, passent la
nuit à KUPPENHEIM et à la FAVORITE. La nuit est rendue plus claire par les
incendies allumés par l’artillerie de la 9ème Division d’Infanterie
Coloniale (D.I.C) à RASTADT.
L’escadron VIÉ du groupement PETIT passe la nuit à
BISCHWEIER. Nuit de veillée d’armes pour le P.C du régiment dans une modeste
Gasthaus allemande, où l’on retrouve les premiers prisonniers français libérés.
Le 13
Avril 1945 - Bade - Wurtemberg - STEINBACH - GROSSWEIER.
Partant de KUPPENHEIM le groupement de LEPINAY, progresse
en direction d’ACHERN et OFFENBOURG, après avoir marché sans incident jusqu’à
SINZHEIM (pris la veille par le R.IC.M), il rencontre de sérieuses difficultés
à la sortie sud de STEINBACH, BÜHL apparaissant fortement tenu. Il déborde BÜLH
par l’ouest et marche vers UNZHURST puis se rabat en direction d’ACHERN.
A STEINBACH, Le char Philippsbourg du
4e escadron est démoli par un coup de 88. L’axe du groupement est
modifié et l’escadron d’USSEL,
est orienté immédiatement sur GROSSWEIER qu’il atteint dans l’après-midi,
bientôt rejoint par le reste du groupement.
SOURCES : Ouvrage 2ème
Régiment de Chasseurs d’Afrique au combat 1942 - 1945. Page 53.- Éric De FLURIAN - 2018 - Parcours de guerre du 2ème
Bataillon de Zouaves. Page 3.
13
Avril 1945 - Bade - Wurtemberg - UNZHURST -
GAMSHURST- SCHERZEIM.
À 10 heures, l’avant-garde du groupement PETIT, parvient à
déboiter à SINZHEIM sur l’axe qui lui est fixé.
La progression, lente au début sous la pluie fine,
s’accélère de plus en plus ; à peine les prisonniers, sont-ils hissés sur
les derniers half-tracks et chars que l’avant-garde reprend le mouvement,
débouche du village puis fonce à pleine vitesse jusqu’aux abords de la localité
suivante où l’on pénètre prudemment.
HALBERSTUNG, LEIBERSTUNG, KINSHURST, OBERBRUCK, BALZHOFFEN
sont successivement conquis et sommairement nettoyés.
Le Moselle toujours en tête dans le feu de l’action, dépasse la route d’UNZHURST et fonce en direction de MOOS suivi du Touraine. Du Morbihan, le chef de peloton les arrête et leur indique la route à prendre ; le Touraine moins éloigné, gagne de vitesse, en tout terrain, rejoint la route d’UNZHURST et fonce le premier, mitraillant les couverts.
À la sortie du bois, une centaine d’allemands se rendent ; les prisonniers sont maintenant trop nombreux pour nous, le Maroc avec deux half-tracks reste sur place pour les garder, jusqu’à l’arrivée des renforts qui les prennent en charge.
Ci-contre : MAROC II. Photographie Sources Chars
Français - Administrateur Antoine MISNER.
ZELL est conquis puis HUMZHURST où l’on marque un arrêt
pour remettre de l’ordre dans la colonne et attendre le
Maroc. Plus de 20 kilomètres ont été parcourus en moins de trois heures.
Débouchant d’UMZHURST par l’ouest, le chef JAMET,
sur le Touraine découvre un canon sur la
gauche ; il s’arrête, oriente la tourelle et commande le tir, mais un obus
anti-char a déjà atteint la soute à munition du conducteur.
Ci-Contre Le Touraine. Sources 2ème RCA au combat 1942- 1945.
L’explosion projette le chef de char jusqu’aux premières branches d’un pommier ; il retombe grièvement blessé aux jambes.
Tandis que le char flambe, le tireur CARCELLES réussit à sortir, les pieds les premiers, par la porte de l’aide conducteur et, tout épuisé, tombe lui aussi à droite du char. Il mourra le lendemain. Les trois autres membres de l’équipage : BENAVIDES, CHEVROLET et VERA brûlent dans le Touraine.
Le Morbihan, gêné par les vergers ne peut
pas voir l’arme qui a tiré. Le chef de peloton saute au sol et rejoint les
zouaves qui ont déjà mis pied à terre ; il situe le canon anti-char mais
rien ne peut être tenté de ce côté contre lui : le Moselle, le Maroc et le Maine sont envoyés avec deux groupes
d’infanterie à la sortie sud du village pour parer à toute action éventuelle
sur la gauche et trouver, si possible, une position de tir prenant de flanc
l’anti-char.
Un caporal de zouave cherchant à porter secours aux deux
rescapés du Touraine est tué à côté d’eux par un
obus qui éclate dans les branches. Du Morbihan,
le chargeur ROUSSEAU et l’aide conducteur BOURDIN bondissent jusqu’au Touraine et, sous le feu ennemi ramènent le chef JAMET
et CARCELLES.
Un groupe de zouaves s’infiltre dans les vignes et part à
l’assaut du canon anti-char dont les servants surpris s’enfuient. Mais une
mitrailleuse allemande cloue les zouaves au sol à quelques mètres de leur
objectif et ils doivent se replier jusqu’au village.
Le gros du groupement PETIT arrive. Une action est aussitôt montée ; après un tir nourri de mortiers et de canon d’assaut, une section de zouaves (sous-lieutenant FOURION), dans un élan magnifique, enlève le point d’appui où se trouvaient en particulier deux canons de 75 packs.
L’escadron VIÉ a
puissamment contribué à la prise d’UNZHURST et de GAMSHURST,
SOURCES : Ouvrage 2ème
Régiment de Chasseurs d’Afrique au combat - 1942 - 1945. Pages 46 -.53.
Lors de ces combats, le régiment a perdu 8 tués et 6 blessés :
ANDRE Francis - De BROSSES Henri - CARCELLES Antoine - BENAVIDES Juan, CHEVROLET Georges - VERA Charles - BAGUR Jean (Escadron Hors Rang - LALHOUN Etienne.
Epave d'un char non identifié du 2ème R.C.A.
Sources: Ouvrage 2ème RCA au combat - 1942 - 1945.
SOURCES : Mémoire des Hommes - Ministère des Armées - Ouvrage 2ème régiment de Chasseurs d’Afrique au combat - 1942 - 1945.
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