20230312

45. 29 -30 avril 1945 - LANDEK (Autriche)

 

Actualisation 20 Mai 2023.

Le Combat Command 3 vient s’installer en réserve de division à BAD WALDSEE. Le 30 avril, il fait mouvement dans la région d’ARNACH.

Dans la nuit du 30 avril au 1er mai, une section du bataillon quitte KEMPTEN au sein d’un détachement (TERRASSON) ayant pour mission de pousser jusqu’à LANDECK pour s’assurer de la route de NAUDERS, à la frontière italienne.

NOTE : LANDECK. Commune autrichienne  du TYROL Jonction des routes d’ARBERG et de la haute vallée de l’INN.

1er mai 1945 - Tyrol - LANDECK - Col de FERN.

Le détachement TERRASSON qui a fait mouvement par REUTTE et LERMOOS, est arrêté devant le col du FERNPASS  par des obstacles tenus et battus. Ayant subi des pertes, il se replie sur BIBERWIER d’où il doit suivre les Américains sur Imst.

Éric De FLEURIAN - 2018 - Parcours de guerre du 2ème Bataillon de Zouaves.

Le Combat Command 3 reçoit l’ordre de rejoindre la zone de la 1ère Division Blindée dans la région de BIBERACH.

Le 2ème Régiment de Chasseurs d’Afrique stationne successivement dans la région de SCHWEINHAUSEN puis de WURZACH, attendant d’intervenir au bénéfice du Combat Command 1 ou du Combat Command 2 qui marchent vers la frontière autrichienne.

Le 1er escadron du capitaine de NAUROIS et le peloton du lieutenant GRENOILLEAU font toujours partie des groupements LAURENT et PETIT et stationnent respectivement à MUHLHAUSEN et à SCHLOSSZEIL

Dans la soirée, le général CALDAIROU confie au commandant TERRASSON, le commandement d’un groupement d’exploitation chargé de planter le drapeau français à LANDEK en Autriche.

Le détachement, composé d’un escadron d’automitrailleuses du 3ème Régiment de Chasseurs d’Afrique et de deux sections du 2ème zouave doit passer par la zone de la 7ème Armée américaine.

Tous pensent qu’il ne s’agit que d’un raid touristique, puisque d’après les renseignements « très surs », les alliés sont à IMST, soit à 20 kilomètres de LANDEK. Ce raid ne sera pas une simple promenade car le froid est vif ; il a neigé une partie de la journée et puis il faut être arrivé à l’aube après avoir parcouru 180 kilomètres sur un itinéraire de montagne.

Le commandant TERASSON emmène avec lui l’aspirant PRETELAT et tous deux partent pour cette dernière opération de la campagne d’Allemagne.

Le détachement quitte à 22 heures la région de WURZACH, sud du WURTEMBERG et roule rapidement, tous phares allumés.

A KEMPTEN, ils rentrent dans la zone américaine

Voici NESSELWANG avec son lac noir en bordure de route, puis FUSSEN qui est dépassé pour entrer en territoire autrichien. Le commandant TERRASSON et le capitaine ARGOUD sont en tête de la colonne.

À partir de REUTTE, ils roulent dans une épaisse couche de neige, le froid est de plus en plus piquant et l’itinéraire comporte d’interminables lacets.

À la demande des américains, les phares sont éteints et les conducteurs scrutent attentivement la route, car la moindre distraction serait fatale

À 6 heures 15, nous atteignons BIEBERWEIER ; la neige qui tombe drue limite la visibilité. Un char américain achève de brûler en bordure de route ; l’allemand serait-il plus proche qu’on le pense ? Certainement pas, car les soldats américains regardent passer le détachement sans mot dire.

La colonne, lourde de sommeil et de fatigue, aborde le col de FERN à 1200 mètres d’altitude.

À gauche de la route, un mur de rochers planté de sapins, grimpe à la verticale ; à droite c’est un précipice où disparaissent les cimes neigeuses des arbres. Soudain, la colonne stoppe ; la voiture de tête montée par le capitaine ARGOUD s’est heurtée à une barricade dans un tournant en épingle à cheveux.


Le commandant TERRASSON le rejoint et tous deux font démolir l’obstacle. A peine les premiers coups de pioche sont-ils donnés que le silence du matin est déchiré par l’explosion d’un obus, puis d’un deuxième. Une automitrailleuse est mise hors de combat, des hommes s’affaissent sous les rafales soudaines des 88.

Le commandant tombe l’un des premiers, les deux bras déchiquetés et la main broyée par les éclats. Il a la force de sortir de cette zone de la barricade soumise à un feu d’enfer et de se traîner jusqu’à sa jeep à quelques mètres de là. On le transporte dans une misérable masure. Malgré ses atroces souffrances, il conserve toute sa lucidité et passe le commandement du détachement au capitaine ARGOUD du 3ème chasseur.

Le lendemain, le col de FERN sera enlevé par les américains, puis IMST et, peu après le drapeau français flottera sur LANDEK.

Sources : Extraits de l’Ouvrage 2ème Régiment de Chasseurs d’Afrique au combat 1942- 1945. Pages 58 - 75 -77.

Ayant subi des pertes, le détachement se replie sur BIBERWIER d’où il doit suivre les américains à IMST. Finalement, il reste à BIBERWILLER jusqu’au 6 Mai avant de rejoindre le Combat Command dans la région de SAULGAU.

Sources : Éric FLEURIAN - 2018 - Les tirailleurs d’hier et d’aujourd’hui  - Parcours du 2e Bataillon de Zouaves - Campagne Allemagne.

Des éléments de la 19ème Armée Allemande (Groupement de cosaques) - Près de LANDEK - Mai 1945

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