20230312

44 - 27 -28 Avril 1945 - ENGEN - SINGEN - ACHDORF - WECHS AM RANDEN

 

 Actualisation 20 Mai 2023.

Le 27 avril 1945 - Bade Wurtemberg - ACHDORF. 

Après une attaque aérienne à ACHORF le 26 avril 1945. Les maisons fortement endommagées - Sources: Journal allemand numérique: Südkuner

.Tandis que le groupement PETIT, toujours précédé par le peloton GRENOILLEAU, fait mouvement vers SINGEN qu’il occupe à la nuit, le groupement LAURENT nettoie ASELFEINGEN, ACHDORF où il fait plus de 250 prisonniers ; de nombreux canons de 88 Flack et de 75 Pack ont été détruits par l’aviation et l’artillerie française la veille ; un important matériel de toute sorte gît épars sur la route d’ASELFINGEN.

L’accumulation de matériel, le nombre des blessés allemands recueillis à ACHDORF expliquent la violence de la contre-attaque de la veille sur UBERRACHEN.

Le groupement LAURENT se porte, à la nuit, à ENGEN où il stationne.

28 avril 1945 - Bade Wurtemberg - ENGEN.

Tandis que le groupement LAURENT reste stationner à ENGEN, le commandant TERRASSON, commandant les escadrons VIE et D’USSEL force 12 000 allemands à se rendre dans la région des bois au sud du village de WIECHS AMRANDEN ; parmi eux se trouvent 24 officiers dont le chef d’état-major du 19° corps d’Armée.

SOURCES ; Ouvrage 2ème Régiment de Chasseurs d’Afrique au combat 1942 - 1945. Page 52.

28 Avril 1945 Bade Wurtemberg - WIECHS-AM-RANDEN.

 Au matin, le commandant TERRASSON reçoit d’un capitaine de réserve polonais des renseignements permettant d’affirmer la présence de quelques centaines d’hommes et d’officiers allemands à WIECHS-AM-RANDEN, petit village situé dans une enclave allemande en territoire suisse, à 6 kilomètres au nord de SCHAFFOUSE.

Le Combat Command 3, peu de temps après, envoie les mêmes renseignements et le colonel envisage avec le Commandant TERRASSON, une action.

L’impossibilité de tirer par-dessus le territoire neutre oblige à changer les emplacements des batteries d’artillerie : quelques minutes avant l’exécution des ordres donnés, arrivent au PC du commandant TERRASSON, à TENGEN, deux officiers suisses porteurs, l’un d’un drapeau blanc, l’autre d’un drapeau helvétique. Ils ont fait plusieurs kilomètres à pied, à vive allure, pour demander, au nom d’un lieutenant-colonel allemand, la reddition de ses troupes dont le commandant helvétique refuse l’entrée en territoire neutre. Les seules conditions posées sont les suivantes :

Les officiers seront traités en officiers et la troupe en soldats suivants les accords internationaux.

Après entente avec les parlementaires, un délai de 5 heures est donné à l’officier allemand pour rechercher tous les petits éléments épars dans les bois et les rassembler sur la place de l’église en présence des officiers suisses.

Une colonne est constituée avec des chars du 3ème escadron et l’aspirant PRETELAT qui remplit les fonctions d’adjoint au commandant TERRASSON sont en jeep en tête de la colonne. Ils arrivent en vue du village à 16 heures 45 :

WIECHS-AM-RANDEN se présente au fond d’une petite cuvette entourée de grands bois. Les cimes des Alpes forment à l’arrière-plan un panorama grandiose. Un soleil avare de ses rayons et un vent aigre incitent les imaginations les plus paresseuses à réfléchir sur le contraste entre ce beau paysage et la fin tragique de cette troupe harassée et acculée à la frontière d’un pays qui refuse de les recevoir.


Trois officiers suisses nous attendent à l’entrée du village : à quinze pas en arrière, seul, sanglé dans un grand manteau de cuir, s’appuyant d’une main sur sa canne (il a une jambe mécanique chaussée d’une botte…) et de l’autre tenant la bretelle de son fusil, se trouve le lieutenant-colonel… Chef d’état-major du 19°corps d’Armée allemand ; sa figure est celle d’un vrai soldat, les traits crispés par la fatigue et l’émotion ; la visière de sa casquette met de l’ombre sur ses yeux baignés de larmes. Le capitaine suisse transmet alors au capitaine VIE la demande de reddition et fait part des conditions de celle-ci en insistant tout particulièrement au nom du gouvernement suisse.

Le capitaine VIE donne son accord sur tous les points et envoie l’aspirant PRETELAT dans un half-track pour vérifier le désarmement et le dénombrement des troupes rassemblées près de l’église du village.

Le lieutenant-colonel allemand, monté dans une voiture suisse, précède l’half-track dans laquelle l’aspirant se tient debout ; pour la première fois la population d’un village allemand se présente en larmes. Ceux qui, dans quelques instants seront prisonniers de guerre, sont rassemblés dans un pré à gauche de la route, face à l’église, sur cinq rangs. Le colonel, sans arme, annonce 1 187 hommes et 25 officiers. Le rôle des officiers suisses est terminé : confiants en la parole des soldats français, ils se retirent.

À présent, seul en face de l’aspirant, le colonel chef d’état-major du 19° C.A allemand, dans un garde-à-vous impeccable, remet officiellement sa troupe entre les mains du jeune représentant de l’armée française. Sa voix, claire malgré les tremblements de sa mâchoire et sa visible émotion, porte loin. Il demande l’autorisation de faire ses adieux à ses hommes et ; se plaçant à côté de l’aspirant, profère d’une voix hachée par l’émotion quelques mots d’au revoir ; puis, d’un pas lent, à côté du colonel allemand, l’aspirant passe en revue cette troupe fatiguée, trempée par la pluie de la veille.


Mais sachant encore regarder en face le chef qui l’a conduite : ces hommes, appartenant à diverses armes, infanterie coloniale, artillerie, aviation, douaniers, infirmiers conduisant des attelages de chiens finnois, évoquent tous les théâtres d’opérations abandonnées par l’armée allemande de l’AFRIQUE à la NORVEGE.

Le colonel allemand est ensuite conduit en half-track auprès du capitaine VIE pendant que les véhicules du 3° escadron viennent chercher ses hommes qui ne forment déjà plus qu’un lamentable troupeau de prisonniers.

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