Né le 22 juillet 1922 à TOULOUSE (Haute-Garonne).
Mort au combat le 15 avril 1945 à KÜRZELL (Bade-Wurtemberg.
Allemagne).
Fils de Charles Marie Raymond Alphonse de SENAILHAC (1892-1961) et de Marie-Antoinette Jeanne Josèphe Françoise Élisabeth Lucie de TOULOUSE LAUTREC (1898-1980).- Mariés et décédés à RASBASTENS (Tarn).
Après avoir terminé ses études secondaires au Lyautey (CASABLANCA – Maroc), il rentre dans une classe de mathématiques du lycée Gouraud (RABAT – Maroc. Institution d’enseignement la plus importante durant la période du protectorat).
Note : Charles De SENAILHAC
entrepreneur de Tabac au Maroc à KENITRA (Durant le protectorat français, la
ville portait le nom de PORT LYAUTEY).
De retour en France,
il prépare l’École militaire de SAINT-CYR dans un lycée à TOULOUSE
(Haute-Garonne).
Dès sa plus tendre enfance, De SENAILHAC paraît
marqué pour son destin exceptionnel. Le héros vibrant aux malheurs de sa patrie
est tout entier déjà dans le garçonnet de sept ans qui sanglotait un soir dans
son lit alors qu'en famille, on venait de chanter " les cuirassiers de
REICHSHOFFEN , navré que tant d'héroïsme n'eût pas sauvé la France.
Note : Le 6 août 1870, la bataille de
REICHSHOFFEN (ou de FROESCHWILLER-WOERTH), célèbre pour les charges et le
sacrifice des cuirassiers français face aux prussiens en avantage numérique de
trois contre un.
Celui qui se sacrifiera en portant secours à ses camarades de combat est aussi celui, qui, étudiant, se privait, se dépouillait de tout pour les autres : interne au lycée de Toulouse, il partageait les colis que sa famille lui envoyait du Maroc entre ses camarades déshérités soumis à de cruelles privations.
Quelques jours après la rentrée, survint le débarquement alliés du 8 novembre 1942 en Afrique du Nord : l'entrée des allemands en zone " non occupée " qui en fut le contre coup parut intolérable à l'âme fière et sensible De SENAILHAC, et en même temps, ce Maroc, qui lui était déjà si familier, devint dès lors, pour tout ce que la jeunesse française comptait de cœurs ardents, le centre du ralliement pour le combat suprême.
Le 27 décembre 1942, il franchit les cols pyrénéens par une de ces tempêtes de neige qui ont enseveli tant de vaillants (la surveillance allemande était moins stricte par mauvais temps).
Arrêté par la police espagnole, il passe cinq mois de détention, une période très pénible à bien des égards. Libéré, il parvient à traverser la méditerranée, arrive au Maroc et s’engage au 3e Régiment de Spahis Marocains de MEKNES (Quartier Baudot).
C’est le même homme qui, étudiant et plus tard durant les campagnes de France et d’Allemagne, va s’attacher aux valeurs de partage et d’assistance, alors qu’il pouvait obtenir une permission de faveur, écrira à sa mère :
" Je vous en prie, pas de piston pour les permissions ; c'est trop injuste pour ceux qui n'en ont pas " ; et combien pourtant il eût aimé partir, lui qui était le plus tendre des fils et qu'une fiancée attendait. D'une sincérité totale, d'une franchise presque agressive, trop droit pour être capable de flatterie ou même " d'adresse ", passionné de justice, de SENAILHAC était la noblesse même. Au surplus, de ce jeune patricien, Toulouse-Lautrec par sa mère, admirablement racé, magnifique de stature, émanait ce rayonnement naturel qui fait le chef-né.
Note : Fiancé à Marie-Thérèse Odile RUFF (1923 - 2010) - 1 Enfant Jean.
Sa devise « S’élever par l’effort » est aujourd’hui celle de LÉcole Nationale des sous-officiers d'Active de SAINT-MAIXENT -L'École (Deux-Sèvres).
Il en revient le 31 mars, avec le grade de Maréchal-des-Logis-Chef et remplace au sein du 1er escadron, le maréchal-des-Logis Georges MAUPILLIER comme sous-officier adjoint. Ce dernier sera mortellement blessé dix jours après De SENAILHAC à URERACHEM (Bade-Wurtemberg. Allemagne).
Sources : Mémoires de René MEYERE – Membre
du 1er escadron – Char Bélier.
Le 15 avril 1945. Le 1e
escadron du capitaine De NAUROIS, en tête du groupement du chef d’escadrons
PETIT, s’est heurté à une violente résistance à KÜRZEL
Dans le bilan dramatique de la journée, figure la perte du Maréchal-des-Logis De SENAILHAC.
Quelques jours
avant la fin des combats, atteint d'une balle dans la tête alors qu'il était
sorti de son char sous un feu violent pour aller secourir deux de ses hommes
restés dans le char subordonné qui brûlait (Le Loup – Chef de char LEROY) .
Voilà bien, dans
cette fin émouvante, les deux traits dominants de son caractère : une bravoure
devenue proverbiale dans son régiment et une incomparable générosité, une
suprême noblesse d'âme.
Après son sacrifice, il est cité à l’ordre de l’Armée.
" Chef de patrouille de pointe audacieux et réfléchi ".
Ayant toujours montré un complet mépris du danger. S'est particulièrement distingué le 14 avril 1945 à la prise de LEGELHURST où il a exécuté avec adresse la reconnaissance de la localité, semant le désordre dans les rangs ennemis et sans subir aucune perte.
Le 15 avril à KÜRZELL, lors d'une poursuite hardie, son char subordonné ayant été atteint par un panzerfaust, n'a pas hésité à sortir de son char sous un feu extrêmement violent pour se précipiter à pied au secours de deux membres de l'équipage restés dans le char en flammes. A, de sa main, abattu un ennemi armé de panzerfaust qui s'apprêtait à détruire un autre char.
Atteint par une balle explosive dans la tête, a été mortellement blessé ".
Les témoignages qui, à la mort d’Éric de SENAILHAC, furent prodigués à sa famille par ses camarades de combat montrent combien sa perte fut cruellement ressentie et la place qu’ il tenait dans, les cœurs.
Le témoignage du capitaine De NAUROIS, Commandant le 1er escadron.
" C'était une certitude merveilleuse d'avoir à l'escadron un magnifique guerrier comme lui.. Autant en novembre qu'en février, il s'était couvert de gloire, remplissant avec un calme admirable et un complet mépris du danger les missions les plus périlleuses. Il avait de plus une remarquable intelligence militaire. Il vivait son combat et le renseignement qu'il donnait était toujours celui dont j'avais besoin. Il ne comptait que des admirateurs et des amis ".
Ceux de ses camarades.
" Je lui dois tout ; il me
faisait travailler au repos pour que je passe sous-officier "
" Éric incarne vraiment à mes
yeux l'idéal de la jeunesse française ".
" Il était très grand mais son
âme était plus haute que sa taille pourtant magnifique".
" Personne n'a pu l'apprécier
sans subir, son influence, sans l'aimer. Il mettait du chic en tout, jusque
dans la bravoure. C'est le deuil du régiment ".
Enfin, le camarade désigné pour répondre à
l'appel des morts lors de la grande prise d'armes de la victoire a écrit à ce
sujet :
"C'est un honneur usurpé. Le
héros, le preux du régiment, c'était Éric de SENAILHAC".
Ce suprême hommage les résume tous.




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