Au cœur de l’Allemagne, au cœur de l’Autriche, la Première Armée Française
avait, dès le jour de la reddition de l’ennemi, réalisé ses espoirs et son
destin.
Formée pour la guerre, elle cesse aujourd’hui d’exister .
En cette heure où je dois me séparer de vous, j’éprouve une grande
émotion, une infinie tristesse.
A vous, compagnons, auxquels j’ai tant demandé, et qui avez tant donné
pour le salut de la France, de toute mon âme, je veux dire ma gratitude et mon
affection.
L’Honneur et la Fierté de ma vie demeureront de vous avoir commandés : en Afrique, pendant l’ardente préparation
au débarquement ; en France, dans les batailles de la libération, notre
mission sacrée, sur le sol ennemi, jusqu’à l’écrasement des forces du mal.
Votre jeunesse et vos vertus
ont redonné au monde l’image de la France Indomptable.
Vous qui, venus d’Afrique ou
d’Italie, avez débarqué avec moi, vous F.F.I, combattants des maquis,
volontaires pour renforcer l’Armée, tous, je vous unis dans mon cœur comme vous
avez été réunis dans l’effort, la souffrance et la gloire.
Salut à vos drapeaux et à vos
étendards ! Honneur à nos Morts !
Gardez intact en vos mémoires
le souvenir de nos luttes, de nos victoires et de nos rangs fraternels. L’esprit
« RHIN - DANUBE » survivra en
chacun de vous et demain, pour vos devoirs nouveaux, vous serez encore, avec
ferveur, les artisans intransigeants de la Gradeur Française.
P.C LINDEAU, le 27 juillet
1945.
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