20241219

1945.02.08 BLODELSHEIM -CHALAMPÉ




Char Marseille. Sources Collection privée NAVARRO - LAFORET. Peloton lieutenant  FALGAYRAC - 2ème escadron. 
Il s'agit sous réserve du blindé victime d'obus sur la route vers CHALAMPÉ.  le second baptisé Marseille ne porte pas d'étoile au niveau de la tourelle.
Actualisations Janvier 2025.

Le 8 février à 6 heures, le régiment part de HIRTZFELDEN pour fermer la dernière poche allemande en terre alsacienne et atteindre le RHIN au pont de CHALAMPE. Le 2e escadron doit rejoindre à ROGGENHOUSE une compagnie du 4ème R.T.M.

Vers 7h30, les chars du lieutenant SOUBIROUS atteignent les lisières ouest de la forêt de la HARDT qu'il faut traverser pour atteindre BLODELSHEIM, petit village le long du RHIN qui marquera le premier bond.

Dès l'entrée de la forêt, la route et les abords sont minés, heureusement hâtivement et les mines mal camouflées sont facilement repérables. Le temps manque pour attendre les démineurs ou pour commencer le travail soi-même et pendant 6 kilomètres, les Sherman s'infiltrent avec la souplesse du serpent à travers les mines, les pièges et les abattis. 

BLODELSHEIM est atteint sans autres incidents que les appels de la radio de l'adjudant ROUSSEAU qui veut absolument prendre en remorque de son char une magnifique Simca 8 abandonnée intacte sur le bord de la route, L'heure n'étant pas à la récupération, on passe outre : En attendant que l'infanterie rejoigne, les chars sont violemment pris à partie par les batteries d'au-delà du RHIN,

3 hommes sont grièvement blessés dont le chef BECADE Jean du peloton de choc et Gilles  du peloton FALGAYRAC.



Peloton lieutenant FALGAYRAC - Le chasseur GIL René Debout 5ème à partir de la gauche

NOTE : GILLES . Il s’agit de GIL René (1925).Mort des suites de ses blessures. Sorti de son char afin d’aider le conducteur en difficulté dans une manœuvre, ses deux jambes écrasées par le blindée. Sources : GIL Franck petit neveu.

Le troisième blessé lors des affrontements de BLODELSHEIM non identifié.

L'escadron déployé repart à travers champs vers CHALAMPE. Les allemands semblent s'être repliés ; les chars prudemment n'en prennent pas moins un dispositif déployé, prêts à ouvrir le feu. Subitement le char de tête MARSEILLE du maréchal des logis GUIOL est environné de sillages lumineux bien connus des obus traceurs allemands, sautant brusquement vers le ciel après avoir ricoché contre le blindage ou sur le sol les autres aussi sont pris à partie. Immédiatement une pluie d'obus fumigènes tend un écran protecteur devant les lisières des maisons d'où semblent partir les coups.

Le MARSEILLE s'est arrêté, il a reçu 5 obus anti-char de 75 dont un est encore enfoncé dans le masque du canon qu'il a bloqué. L'équipage l'évacue et rampe vers l'arrière ; le conducteur CARBONNEL s'apercevant que le moteur tourne encore, remonte à bord et essaie de ramener le char en marche arrière ; il fait quelques mètres puis le moteur s'arrête définitivement. Il n'y a plus rien à faire pour le moment, la fumée protectrice dégagera les lisières dangereuses dans quelques minutes, l'équipage indemne rejoint à pied.

On s'est heurté à un fort bouchon de chars et d'anti-char allemands qu'il faut manœuvrer largement. Une heure après, un panzer se profile sur la crête et manque de peu le LOURDES qui se promène à la lisière. Le lieutenant SOUBIROUS impuissant à cette distance contre cet adversaire, rentre précipitamment dans le bois.

Le MARSEILLE, victime facile et inoffensive reçoit un 88 qui perce sa tourelle de part en part.

L'escadron à pied du 9ème R.C.A. appuyé par le peloton FALGAYRAC, prend à son compte une manœuvre par les bois qui lui permet d'attaquer les maisons suspectes par le flanc. La nuit arrête l'opération qui est reprise au lever du jour. Une avance rapide amène les chars du 1er  peloton aux lisières de CHALAMPE que le lieutenant FALGAYRAC atteint vers 10 heures,

Sources ; Ouvrage 2ème Régiment de Chasseurs d’Afrique au combat 1942 – 1945.

Le 9 février 1945, les dernières troupes allemandes font sauter le pont de CHALAMPE. La bataille de la poche de COLMAR est terminée et avec ainsi la campagne d’Alsace.

Des combats sporadiques vont se poursuivre sur le front nord en février 1945.Il faudra attendre le 15 mars l’offensive américaine pour que les Américains sur tout le front de la Sarre au Rhin pour la libération entière de l’Alsace.

Sources: Atlas historique de l'Alsace - La libération de l'Alsace (1944-1945 - Directeur de publication : Benjamin FURST (ingénieur de recherche, UHA)

NOTE : Une interrogation se pose concernant le Marseille et le Morbihan (chars du 2ème escadron du 2ème Régiment de Chasseurs d’Afrique). Date 8 février 1945.

Le Marseille à la lecture de l’article de l’ouvrage 2ème R.C.A au combat  1942-1954 (Page 44) mentionne la destruction du char lors des affrontements vers CHALAMPÉ. Dans son carnet de route le lieutenant FALGAYRAC (chef de peloton) fait état de la mise en flamme du Marseille le 19 Janvier 1945.

On identifie un char dénommé Marseille avec une étoile sur la tourelle et un second lors d’une prise d’armes à COLMAR (8 Avril 1945)  sans étoile. Photographie Collection privée NAVARRO Louis).

Le Morbihan est également mis hors de combat (Page 27 - Ouvrage 2ème Régiment de chasseurs d’Afrique au combat 1942 -1945) en direction de CHALAMPÉ à RUMERSHEIM.

Il est nécessaire de rappeler que le Morbihan est un Char du 3ème escadron, alors qu’à CHALAMPÉ seuls les 2ème et 4ème escadron sont présents

Pour mémoire également, le Morbihan II a été endommagé le 1er février 1945 à SCHOENENSTEINBACH par un Jagd Panther, sept jours auparavant. 

Sous réserve : Il existe éventuellement une erreur de transcription.

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