Troupes cosaques de la 19ème Armée allemande à LANDECK (Autriche)
Actualisation février 2025.
Fin avril 1945.
La 1ʳᵉ Division Blindée franchit la frontière d’Autriche pour occuper AACH et OBERSTDORF n’ayant plus devant elle que des sentiers de montagne.
Elle livre, au passage, le secteur à l'infanterie et retourne autour de BICHERACH pour se regrouper.
1er mai 1945. Tyrol. LANDECK - Col de FERN.
Le détachement TERRASSON qui a fait mouvement par REUTTE et LERMOOS, est arrêté devant le col du FERNPASS, ayant subi des pertes, il se replie sur BIBERWIER d’où il doit suivre les Américains sur IMST.
Sources : Éric De FLEURIAN - 2018 - Parcours de guerre du 2ᵉ Bataillon de Zouaves.
Le Combat Command 3 reçoit l’ordre de rejoindre la zone de la 1ʳᵉ Division Blindée dans la région de BIBERACH.
Le 2ᵉ Régiment de Chasseurs d’Afrique stationne successivement dans la région de SCHWEINHAUSEN puis de WURZACH, attendant d’intervenir au bénéfice d'un Combat Command qui marche vers la frontière autrichienne.
Le 1er escadron du capitaine de NAUROIS et le peloton du lieutenant GRENOILLEAU (groupements LAURENT et PETIT) stationnent quant à eux respectivement à MUHLHAUSEN et à SCHLOSSZEIL
Dans la soirée, le général CALDAIROU confie au commandant TERRASSON, le commandement d’un groupement d’exploitation chargé de planter le drapeau français à LANDEK en Autriche.
Le détachement, composé d’un escadron d’automitrailleuses du 3ᵉ Régiment de Chasseurs d’Afrique et de deux sections du 2ᵉ zouave, doit passer par la zone de la 7ᵉ Armée américaine.
Tous pensent qu’il ne s’agit que d’un raid touristique, puisque d’après les renseignements « très sûrs », les alliés sont à IMST, soit à 20 kilomètres de LANDEK. Ce raid ne sera pas une simple promenade, car le froid est vif ; il a neigé une partie de la journée et puis il faut être arrivé à l’aube après avoir parcouru 180 kilomètres sur un itinéraire de montagne.
Le commandant TERASSON emmène avec lui l’aspirant PRETELAT et tous deux partent pour cette dernière opération de la campagne d’Allemagne.
Le détachement quitte à 22 heures la région de WURZACH, sud du WURTEMBERG et roule rapidement, tous phares allumés.
A KEMPTEN, ils rentrent dans la zone américaine
Voici NESSELWANG avec son lac noir en bordure de route, puis FUSSEN qui est dépassé pour entrer en territoire autrichien. Le commandant TERRASSON et le capitaine ARGOUD sont en tête de la colonne.
À partir de REUTTE, ils roulent dans une épaisse couche de neige, le froid est de plus en plus piquant et l’itinéraire comporte d’interminables lacets.
À la demande des américains, les phares sont éteints et les conducteurs scrutent attentivement la route, car la moindre distraction serait fatale.
À 6 heures 15, nous atteignons BIEBERWEIER ; la neige qui tombe drue limite la visibilité. Un char américain achève de brûler en bordure de route ; l’allemand serait-il plus proche qu’on le pense ? Certainement pas, parce que les soldats américains regardent passer le détachement sans mot dire.
La colonne, lourde de sommeil et de fatigue, aborde le col de FERN à 1200 mètres d’altitude.
ARGOUD Antoine (1914-2004). 1934-1936 École Polytechnique. 1944 Capitaine au 2ᵉ escadron du 3ᵉ Régiment de Chasseur d’Afrique. 1965. École de Guerre 65ᵉ Promotion. 1956.
À gauche de la route, un mur de rochers planté de sapins, grimpe à la verticale ; à droite, c'est un précipice avec lequel disparaissent les cimes neigeuses des arbres. Soudain, la colonne stoppe ; la voiture de tête montée par le capitaine ARGOUD s’est heurtée à une barricade dans un tournant en épingle à cheveux.
Le commandant TERRASSON le
rejoint et tous deux font démolir l’obstacle. À peine les premiers coups de
pioche sont-ils donnés que le silence du matin est déchiré par l’explosion d’un
obus, puis d’un deuxième. Une automitrailleuse est mise hors de combat, des
hommes s’affaissent sous les rafales soudaines des 88.
Le commandant tombe l’un des premiers, les deux bras déchiquetés et la main broyée par les éclats. Il a la force de sortir de cette zone de la barricade soumise à un feu d’enfer et de se traîner jusqu’à sa jeep à quelques mètres de là. On le transporte dans une misérable masure. Malgré ses atroces souffrances, il conserve toute sa lucidité et passe le commandement du détachement au capitaine ARGOUD du 3ᵉ chasseur.
NOTE Distinguished Service Cross- World War II.Le président des États-Unis d'Amérique autorisé par la loi du Congrès du 9 juillet 1918, a le plaisir de remettre la Croix du service distingué au chef de bataillon Léon TERRASSON, de l’armée de France, pour son héroïsme extraordinaire en relation avec des opérations militaires contre un ennemi armé alors qu’il servait avec la première division blindée, armée française, en action contre les forces ennemies en Allemagne, du 28 avril au 1er mai 1945.
Les réalisations exceptionnelles du chef de bataillon TERRASSON sa bravoure personnelle et son dévouement zélé au devoir illustrent les plus hautes traditions des forces armées des nations alliées.
Le lendemain, le col de
FERN sera enlevé par les américains, puis IMST et, peu après, le drapeau
français flottera sur LANDEK.
Sources : Extraits de l’Ouvrage 2ᵉ Régiment de Chasseurs d’Afrique au combat 1942- 1945. Pages 58 - 75 -77.
Ayant subi des pertes, le
détachement se replie sur BIBERWIER d’où il doit suivre les américains à
IMST. Finalement, il reste à BIBERWILLER jusqu’au 6 mai avant de rejoindre le
Combat Command dans la région de SAULGAU.
Sources : Éric FLEURIAN - 2018 - Les tirailleurs d’hier et d’aujourd’hui - Parcours du 2e Bataillon de Zouaves - Campagne Allemagne.






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