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33 - 15 Avril 1945 - KEHL - OFFENBURG - RENCHEN - KÜRZEL

Actualisation 5 Mai 2023.

15 Avril 1945 - Bade -Wurtemberg - KEHL

Les reconnaissances ayant constaté l’absence de résistance organisée sur la KINZIG, le Combat Command 3 vient border la rivière du Rhin jusqu’à GRIESHEIM, puis établit deux têtes de pont : une à NEUMÜHL et une à GRIESHEIM où des blindés franchissent puis remontent sur KEHL. Ils pénètrent dans KEHL évacué un peu avant 12h00.

Dans le même temps, un autre détachement du Combat Command 3 franchit aussi à GRIESHEIM et contrôle la ligne ECKARTSWEIER, HESSELHURST, WEIER et BÜHL.

Dans l’après-midi, le Combat Command 3 poursuit vers le sud entre Rhin et Forêt-Noire, occupe OFFENBOURG (sous groupement De LEPINAY), SHUTTERWALD, ICHENHEIM, ALTENHEIM (sous groupement PETIT).

SOURCES : Éric De FLEURIAN - 2018 -  Parcours de Guerre du 2ème Bataillon de Zouaves.

15 Avril 1945 - Bade-Wurtemberg - OFFENBURG - KÜRZELL - RENCHEN.

OFFENBURG tombe, après avoir été attaqué au nord par l’escadron de LAMBILLY à l’ouest par l’escadron d’USSEL. L’ennemi ne réagit que par des tirs de mortiers et de 88 sur la partie nord de la ville. Un bataillon du 6° RIC vient occuper la ville. Des reconnaissances signalent que le pont sur la KINZIG est détruit ; un guet doit y être aménagé.

Char du C.C.3 dans OFFENBURG (Avril 1945) - Sources : Wolfgang gall krieg - Badische.Zeitung

L’escadron VIE qui devait participer à la prise de KEHL, doit attendre jusqu’à la soirée un moyen pour passer la KINZIG ; il ne s’est pas engagé ce jour-là.

Portrait M.D.L Éric De SENAILLAC réalisé en Tunisie par Antoine ALBALADEJO

L’escadron de NAUROIS fonçant en tête du groupement PETIT a pris trois villages, s’est heurté à une violente résistance à KÜRZELL où le char Loup a été détruit par un Panzer Faust, puis s’est emparé de HUGSWEIER, où il stationne sous un violent bombardement. Le régiment compte 3 tués dont le maréchal des Logis de SENAILHAC et 6 blessés.

Nota : AUDIBERT Jean - ZARRAGOZA Eugène - de SENAILLAC Éric (1° escadron).

Le lieutenant de SAINT PEREUSE qui s’est enfui de l’hôpital, a rejoint son escadron à son passage à HEFSELHURST.

À son passage à WAGSHURST, un prisonnier français rapatrié de RENCHEN, a signalé avoir travaillé dans la région d’OBERKIRCH à la construction de casemates des grosses pièces tirant sur STRASBOURG.

L’officier de liaison-aviation de la 9ème Division d’Infanterie Coloniale (D.I.C), qui passait près du PC, ayant été prévenu, une formation de chasseurs bombardiers a pu être alertée en l’air ; l’objectif a été atteint une heure après avoir été signalé, au grand étonnement du prisonnier français qui l’avait indiqué. Bel exemple d’exploitation de renseignement.

SOURCES : 2ème Régiment de Chasseurs d’Afrique au combat -1942-1945. Page 47.

À 13 heures, l’escadron de chars légers reçoit la mission de reconnaître LAHR et de s’en emparer soutenu par la compagnie du capitaine BOUVIER D’IVOIRE du 2ème  zouave, par HOHNHURST, ALTENHEIM, ICHENHEIM, KÜRZELL, HUGSWEIER.

Le pont à 1 kilomètre au nord-est d’ALTENHEIN ayant sauté et les travaux d’aménagement d’un passage demandant environ 1 heure, le commandant PETIT demande au capitaine De NAUROIS d’envoyer le peloton DELRUE sur LAHR par l’itinéraire LANGHURST, SCHUTTERWALD, HOFWEIER. Celui-ci, rencontrant une forte résistance, devra revenir sur ses pas et rejoindre en fin d’après-midi le commandant PETIT à KÜRZELL.

Cependant, ALTENHEIM, DUNDENHEIM et ICHENHEIM sont pris et, à pleine vitesse le détachement fonce sur KÜRZELL. Tout à coup, l’adjudant BEAUSSIRE téléphone au capitaine De NAUROIS que son char de tête le Loup vient d’être atteint par un Panzer Faust. Il met pied à terre et va se rendre compte de l’état du char.

Le Loup flambe et, deux membres de l’équipage seulement ont réussi à sortir de la tourelle : le maréchal des logis LEROY, grièvement blessé aux pieds et le brigadier-chef LAUSSEL. 

SOURCES Photographie - Collection privée MEYERE René.- BONNET (à Gauche) - ZARRAGOZA (Centre) - ALBRET (à droite)

Le conducteur le brigadier AUDIBERT et l’aide conducteur brigadier-chef ZARRAGOZA sont encore à leur poste, les portes sont bloquées et ils n’ont pu sortir.

À peine l’adjudant-chef BEAUSSIRE a-t-il mis pied à terre que, les lisières du bois distantes d’environ 100 mètres de part et d’autre de la route, une fusillade nourrie éclate. Ce sont des mitrailleuses légères et des mitrailleuses de 20 qui tirent sur les chars et l' half-track des zouaves. Au moment où il monte sur le char l’adjudant-chef BEAUSSIRE est blessé au bras par une balle explosive. Il voit qu’AUDIBERT et ZARRAGOZA ont été grièvement atteints par des éclats et qu’ils sont déjà morts.

Le peloton BEAUSSIRE se déploie et la section de tête des zouaves essaye de progresser jusqu’au char en flammes.

Adjudant-chef BEAUSSIR devant le Lion.

SOURCES : Collection privée MEYERE René

Le capitaine De NAUROIS fait déployer le peloton du lieutenant GRENOILLEAU et fait appliquer sur les lisières des deux bois un feu extrêmement nourri de mitrailleuses et d’obus explosifs de 37. Malgré cela, les zouaves ne peuvent parvenir jusqu’au char car les mitrailleuses allemandes tirent à une cadence extrêmement rapide.

Le maréchal des logis chef De SENAILHAC, à son tour essaye d’aller porter secours à AUDIBERT et ZARRAGOZA : il met pied à terre et abat d’une rafale de mitraillette un allemand armé d’un panzer Faust au moment où celui-ci se prépare à détruire le deuxième char de la patrouille de pointe.

Mais il est lui-même atteint à la tête d’une balle explosive et tombe, ne donnant plus aucun signe de vie.

La fusillade continuant, une opération de nettoyage du bois est immédiatement entreprise par le peloton GRENOUILLEAU et une section d’infanterie. La lisière du bois, près de la route est jonchée de vingt-trois cadavres allemands tués par le feu des deux pelotons ; plus de cinquante prisonniers sont capturés.

Char Le Loup. SOURCES  Collection privée MEYERE René

La compagnie BOUVIER D’IVOIRE compte plusieurs tués et blessés. Chez nous, il y a trois morts et deux blessés graves. Le Loup continue à brûler.

SOURCES 2ème Régiment de Chasseurs d’Afrique au combat 1942-1945- page 60.

NOTE : François BOUVIER D’YVOIRE (1912 - 2008) - ESM Saint CYR - Promotion TAFILALET 1931-1933 - Officier de l’ordre de la Légion d’Honneur - Croix de Guerre - Noblesse de la Savoie - Baron d’YVOIRE.

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