20201002

35 - 17 Avril 1945 - Vallée de la KINZIG - OHLSBACH - 4° Escadron


Actualisation 5 Mai 2023.

17 avril 1945 - Bade Wurtemberg - BERGHAUPTEN - HEILIGENZEL

Tandis que le sous-groupement PETIT reste arrêté devant la résistance de NONNENWEIER , le sous-groupement De LEPINAY pousse jusqu’aux lisières de BERGHAUPTEN et progresse en direction du sud jusqu’à HEILIGENZELL.

NOTE : Groupement De LEPINAY : Les 2ème et 4ème escadron du 2ème Régiment de Chasseurs d’Afrique - le peloton de Tank destroyer su 9ème Régiment de Chasseurs d’Afrique - Les deux compagnies du 2ème  Bataillon de Zouaves et la section du 3ème/88èmeBataillon de Combat du Génie.

17 avril 1945 - Bade Wurtemberg - OHLSBACH.


OHLSBACH. Lors des combats en ville, le 4ème escadron (Capitaine De LAMBILLY) perd 4 chars. 

Épave du char Mortagne - Sources Chars français - Administrateur Antoine MISNER

Les chars Mortagne et Fribourg (mines) - Les Flandres III et Denain (canons de 88).

Le chef de char du Denain, le lieutenant COQUART a peine remis de ses blessures du 13 avril 1945, est de nouveau blessé.

La veille l’attaque sur OHLSBACH a été stoppée par une pluie de 88 et de mines et l’Heiberg gît encore en bordure de la route, incliné sur le flancLe groupement sur les arrières de la ligne SIEGFRIED et les allemands semblent vouloir s’y défendre ; mais l’opération a été minutieusement préparée.

Le verrou sud de la coulée qui offrait une grande résistance a été enlevé dans la matinée et ouvre maintenant le flanc droit. Le capitaine FAUGERE, avec sa compagnie de zouaves, gardera le flanc gauche tout en progressant au travers des bois.

L’attaque sera menée par le peloton du sous-lieutenant COQUILLEAU (4ème escadron) sur l’axe et le peloton du lieutenant COQUART (4ème escadron) sur un chemin parallèle, longeant la crête nord : elle sera appuyée par le peloton du lieutenant HAENTJENS

(4ème  escadron) dont deux chars (l’Austerlitz et le Rivoli) sont grimpés au château et dominent le champ de bataille.

Char Fribourg - Site chars français Administrateur Antoine MISNER.

Vers 15 heures, l’artillerie cesse sa préparation et, sous un violent tir de Minen, les pelotons débouchent, le champ de bataille s’anime. Soudain le Fribourg tombe nez à nez avec un 88 ; déjà il pointe son tube et s’apprête à cracher quand les servants s’affolent et lèvent les bras.

Quelques mètres plus loin, une mine fait sauter son train de roulement et l’immobilise.

« Allez en avant, JOLLET » crie le chef de peloton et, automatiquement le Fontenoy double et prend la tête sur le chemin.

On dirait que la série noire commence car, presque en même temps deux coup de 88 Flack frappent le char du lieutenant ; un obus, passant entre les deux conducteurs, crible ces derniers d’éclats et blesse grièvement le chef de char à la jambe ; le Denain est, lui aussi stoppé.

Resté seul, sans ordre, dans la nature avec le Fontenoy, le Prague appelle le chef de peloton voisin.

« Allo, François, que se passe-t-il. J’appelle Raoul et il ne répond pas ? »

« Allo, WEISS, Raoul vient d’être touché et je n’ai aucun détail »

« Allo François, compris »

Alors poursuivant la mission, ils entrent tous les deux dans le village couverts de zouaves qui nettoient les premières maisons.

Du château où ils sont embossés les équipages de l’Austerlitz et du Rivoli suivent le drame ; ils prennent à partie les nids de résistance, détruisant jusqu’aux clochers qui leur paraissent suspects. A la jumelle, le lieutenant HAENTJENS voit nettement dans le lointain, les lueurs des gros calibres ennemis et les signalent au capitaine.

Par une coïncidence assez étrange, le peloton qui manœuvre sur l’axe, joue lui aussi de malchance ; au cours d’un bond, la Mortagne vient de sauter sur une mine.

À l’entrée d’OHLSBACH, le Flandres III agonise, le flanc ouvert, un coup de 88 parti de sa droite, l’a mis en feu. Dans la tourelle, le tireur un pied broyé, s’efforce de sortir des flammes aidé par son chef de char, cependant que les autres conducteurs blessés sautent à terre.

Mais derrière eux les camarades sont là ; à cent mètres de leur char en flammes, dans un coin d’herbe, le regard rivé sur cette torche vivante, ils ne pensent pas à leurs blessures, ne se soucient pas de la maison qui flambe auprès d’eux, de ce brasier qui leur brûle le visage… ils ne voient que les Flandres et le bruit des obus qui exploitent dans le tourelle leur déchire le cœur.

Aux dernières lueurs du jour, le Marengo et le Castiglione ont pu se glisser, eux aussi dans le village.

Déjà la vengeance fait son œuvre et le bruit des gros lourds qui nettoient, le fracas des poutres rongées par le feu s’écroulant sous une gerbe d’étincelles, le crépitement des mitrailleuses, témoignent de la colère de ceux qui ont vu.

Dans OHLSBACH, le Prague et Le Fontenoy sèment la terreur, détruisant un canon de 20 qui vient de manquer son but, incendiant bon nombre de maisons et facilitant ainsi le travail des zouaves.

Char Fontenoy - Sources site Chars français - Administrateur Antoine MISNER -Photographie : Archives privée DESAIRE Alfred

L’Austerlitz et le Rivoli qui viennent d’arriver, achèvent le nettoyage.

Enfin, la nuit venue, le village est pris et l’escadron s’installe rapidement entre deux points d’appui. La lueur des immenses flammes qui s’élancent de toutes parts vers le ciel mêlée au bruit des arrivées amies qui déchirent l’air en encageant les positions, offrent un tableau saisissant ; c’est une vraie pluie de fer et de feu et le calme repos des gars harassés de fatigue contraste étrangement avec le hurlements de l’ennemi pris au piège.

NOTE : Une étude des chars du 2ème Régiment de Chasseurs d’Afrique, réalisée par Olivier le fils d’Alfred DESAIRE chef de char du Fontenoy, relève également la mise hors de combat du Fontenoy le 17 Avril 1945 à OHLSBACH.


Sources photographies: Site chars français - Administrateur A MISNER.

17 Avril 1945 - Bade Wurtemberg -HASLACH.

"A Hasbach, étant char de pointe, je tombe sur un blockhaus, un obus et le canon allemand est détruit mais un peu après, arrivé à hauteur du blockhaus, je saute sur un barrage de mines. Tout le train de roulement côté gauche est pulvérisé, le char se couche dans le fossé. Nous devons tuer des tireurs camouflés pour pouvoir ensuite faire prisonniers les gars du blockhaus (15 personnes) et nous n'étions que cinq.

Le peloton d'attaque a été relevé et remplacé et au village suivant, c'est le char du M.d.L Chef COQUILLEAU qui est atteint et son chef gravement blessé. Nous attendrons jusqu'au soir avant d'être tiré de cet endroit et conduit à la caserne de Freiburg où deux chars (M.d.L AUGY et BC WEINGARTNER ) nous attendent, leurs chars étant comme le mien, « Foutus ». Je rentre au GERD où je reste jusqu'au 26 avril. »

SOURCES : Mémoires Maréchal des Logis Georges DEPOLLIER (MARENGO) carnet de route.(Référence site chars Français).

NOTE : Il s'agit probablement du lieutenant COQUART. Si ce dernier figure bien au tableau des blessés du régiment, ce n'est pas le cas du Lieutenant COQUILLEAU.

Une erreur possible également de transcription concernant le maréchal des logis retrouvé à  FREIBURG : HENGY et non AUGY.

1 commentaire:

o desaire a dit…

Bonsoir Monsieur Calmejane
merci encore pour la mémoire de nos Pères ,que vous faite vivre et connaître sur le net
parcontre il y a un S en trop sur le nom d'Alfred Desaire mais ce n'est pas trés grave
trés cordialement
Olivier Desaire (son fils)