Quatorze communes de la Haute-Saône ont obtenu la croix de Guerre 1939-1945 À la suite des destructions des villages ou de la participation de leurs populations aux actes de la résistance.
Le 4 octobre 1944, la 1ʳᵉ Division Blindée lance une opération en direction du THILLOT, vers LONGUEGOUTTE, SERVANCE et CHÂTEAU LAMBERT.
De MELISEY à La Moselotte, un détachement de parachutistes est
au nord suivant la ligne des crêtes séparant la Moselle de la Moselotte, au sud le
bataillon de choc tente de déboucher sur MIELIN afin de parvenir au ballon de
SERVANCE tandis que deux groupements (FOUCHET et DUROSOY) se dirigent en direction
de CHÂTEAU-LAMBERT et THILLOT.
NOTE : Groupement Paul Henri Marie FOUCHET (1900-1947). Mort le 28 novembre 1947 dans
l’accident d’avion de COLOMB-BÉCHAR (Algérie) qui a coûté la vie au Général
LECLERC de HAUTECLOCQUE
Sur l’axe, LAGREVE – MIELLIN – ballon de SERVANCE, malgré de sévères pertes, l’infanterie allemande s’accroche sur ses
positions et résiste tant aux assauts des fantassins qu’aux pilonnages des
chars. Les allemands cessent de faire retraite et campent solidement sur
les crêtes vosgiennes.
A MELISEY à l’ouest de SERVANCE, Le 1er Bataillon de choc ne pouvant venir à bout de la résistance devant MIELLIN a fait appel en renfort aux chars du Combat Command 3.
Les chocs vont entreprendre la montée de la côte 820, en bas du versant,
une section du 2ᵉ Zouaves Portés et un peloton de chars (lieutenant
de NAUROIS) du 1ᵉʳ escadron contiennent les allemands postés en
embuscade sur la route.
Le bataillon qui a commencé l’escalade au petit matin, de la pente abrupte
du « Cornu » donne l’assaut, l’état
spongieux du sol est tel que les pieds s’enfoncent, on ne voit pas à 3 mètres,
les coups de feu et les rafales d’armes automatiques claquent en permanence.
Les allemands sont présents et invisibles.
La section s’élance,
enlevée par l’exemple et les hurlements du chef de section. Les hommes grimpent
au milieu d'une forêt sombre, sous des trombes d'eau, ils sont arrêtés
régulièrement par des tirs ennemis. Il est inutile de préciser avec quelle
ardeur, ils se battent pour garder le mètre carré conquit. Après une lutte
acharnée, les positions sont abandonnées par les allemands, l'objectif des
hommes du bataillon est atteint.
La pluie froide et l’épais brouillard éclipsent le sommet couvert de bois, de hautes fougères et d’énormes rochers. En bas des pentes, la végétation abondante du sous-bois et les basses branches des arbres, ruissellent d’eau glaciale. L’itinéraire qu'empruntent les chars est abondamment miné et le sol détrempé. La visibilité est rendue mauvaise par l’épais brouillard, il est impossible pour les chars légers du 1° peloton de quitter la route.
L'infanterie
d'accompagnement est constamment stoppée par des tirs d'armes automatiques
dissimulées dans de nombreux couverts. Tout le monde tiraille, les explosions
résonnent sous la voûte des arbres, les rafales crépitent et les balles
traçantes fusent de tous les côtés.
La progression des chars et des zouaves est lente. Le char de tête * saute sur une mine, trois des membres de l'équipage sont blessés.
NOTE : Char Orion (1er peloton -1er
escadron) : Bernard BRANCHAREL - Yvon LAUSSEL - François SALINAS (Blessés)
Sources : Mémoires de MEYERE René (membre du 1er escadron) -. Ouvrage 2ᵉ Régiment de Chasseurs d’Afrique au combat 1942-1945 -. Journal de Marche Opérations du 1er Bataillon de Choc.
Devant, l’épuisement qui suit, l’extrême violence des combats, les pertes, le froid et les vêtements, imprégnés d’eau et de sueur, les zouaves décident de se replier. L’escadron de chars est lui dans l’obligation d’arrêter le soutien à cause du mauvais temps et de la visibilité.
Le lendemain, pendant une accalmie, les parachutistes du Bataillon de choc redescendent de la crête vers SERVANCE, pour ramener les corps des cinq soldats tués durant l’assaut.
NOTE : Lieutenant DURIEUX Eugène (1921-1944) - Chasseurs SCHLUMBERGER Georges (1922-1944) - DELPON DEVISSEC André François (1921-1944). BOUISEAU Claude Jean (1923-1944). BRECOURT Louis (1921-1944).Une plaque commémorative, représentant l'insigne du bataillon avec sa devise En pointe toujours, fut placée à la cote 820 et une rue de SERVANCE fut baptisée rue du 1ᵉʳ Bataillon de Choc.
Le 1ᵉʳ peloton de chars de l’escadron qui intervenait la veille au bas de la côte 820 est remplacé par le 3ᵉ peloton pour un nouveau soutien nécessaire aux Zouaves.
NOTE : La section du 2ᵉ Bataillon de Zouaves Portés et les équipages du peloton de chars du 2ᵉ Régiment de Chasseurs d’Afrique (dont mon père Raymond CALMEJANE) seront à l’ordre de la brigade pour les pertes causées à l’ennemi. Décision 117 – Général CALDAIROU – 17 juin 1945.
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