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1944.11.21 Groupement de LEPINAY. DIDENHEIM - DORNACH.




La chapelle de DIDENHEIM détruite lors des combats des 21 et 25 novembre 1944. (origine des tirs allemands d’armes automatiques en direction du détachement du 2ᵉ RCA). Sources : Journal Alsace.

Actualisation décembre 2024.

A DIDENHEIM : Au matin du 21 novembre 1944, le Brigadier-Chef LACOMBE est tué près de son chef, l’adjudant-chef CAPEL à proximité du pont du canal situé au sud-ouest de BRUNSTATT. Le groupement de LEPINAY devait se porter sur DORNACH, faubourg de MULHOUSE

« Confusion » : Le site « Mémoires des hommes du Ministère des Armées et Bulletins de BRUNSTATT-DIDENHEIM mentionnent la date du 20 novembre 1944 en référence au décès du brigadier-chef LACOMBE. L’ouvrage du 2ᵉ RCA au combat, les mémoires de PENICHOT Robert (1er escadron et président de l’amicale des vétérans du régiment), le témoignage de l’adjudant CAPEL (chef du peloton de LACOMBE) et les revues municipales de BRUNSTATT (N° Spécial Libération 1994) mentionnent la date du 21 novembre 1944 !

Les allemands ont fait sauter le pont (HERBLAND) sur l’ILL, le peloton de reconnaissance, précédé d’un char constate la présence d’un grand trou, alors que les hommes progressent vers les fossés de chaque côté de la route, un feu nourri d’armes automatiques venant de l’autre côté de la rive, les accueille.

Le peloton est pris à partie, par des mitrailleuses installées près de la chapelle de DIDENHEIM qui fut d’ailleurs détruite à son tour par les chars lors de la libération du village quatre jours plus tard avec les nids de mitrailleuses qui y étaient installés.

Le chef du peloton de choc, l’adjudant CAPEL est sur le côté gauche de la voie, le brigadier LACOMBE est à droite. Étonné que ce dernier ne réplique point alors qu’il est le seul à posséder une mitraille, après une nouvelle rafale, CAPEL traverse la route pour se rapprocher de son brigadier.

Adjudant CAPEL à Gauche - Brigadier LACOMBE à droite.

Il trouve LACOMBE mort, couché sur son arme. Tandis qu’un char recule en tirant sur le poste d’observation allemand installé sur la colline de DIDENHEIM, l’ordre de repli est donné. Les hommes du peloton rampent jusqu’à un virage afin d’échapper aux balles allemandes. Plusieurs chasseurs sont blessés.

Devant les difficultés rencontrées à DIDENHEIM, le colonel décide de se porter sur DORNACH par MULHOUSE dans le sillage du groupement GARDY .

Le soir venu, le peloton retournera sur place pour chercher le corps du brigadier-chef LACOMBE. 

À MULHOUSE, l’accueil des mulhousiens libérés laissera un souvenir inoubliable. Il n’est malheureusement pas possible de prolonger ces effusions d’allégresse et l’escadron De NAUROIS en tête du détachement, pénètre dans DORNACH où il capture plus de 150 allemands complètement éberlués par notre présence.

Des reconnaissances sont poussées sur MORSCHWILLER et HEIMSBRUNN où une vingtaine de prisonniers sont faits.

SOURCES : BRUNSTATT Libérée - 20 novembre 1944 - Bulletin municipal novembre 1994. Mémoires Robert PENICHOT. 1er escadron.

 Les obsèques de René LACOMBE. 

À la demande de la ville de BRUNSTATT, le Brigadier-Chef LACOMBE René est mis à l’honneur lors de ses obsèques, et inhumé au cimetière du village.

Une rue de BRUNSTATT porte aujourd’hui le nom du Brigadier-Chef LACOMBE. 

20 novembre 1994. Cérémonie devant la stèle commémorative René LACOMBE.
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Au centre, Robert PENICHOT. Derrière
 un calot et la tête baissée - 3° à gauche à partir de la stèle - Mon père.

Nous suivons alors le groupement GARDY. En entrant dans la ville, nous nous rendons compte que le quartier de la gare a énormément souffert des bombardements de l’aviation alliée.

Il y a des tirs un peu partout, des alsaciens, inconscients du danger, sortent de leurs maisons pour nous offrir du schnaps ou des cigarettes. Ils risquent leurs vies, car il y a des snipers sur les toits qui continuent de combattre.

Avant d'atteindre DORNACH, nous croisons un énorme convoi de prisonniers que la foule conspue. Ces derniers ont perdu de leurs "superbe". Ils sont pris à partie par la population.

Nous arrivons enfin à DORNACH que nous devons défendre contre toute contre-attaque allemande. 

Nous faisons face à MORSCHWILLER. Les zouaves installent deux canons de 57 mm anti-char et des éléments d’infanterie.
Pour le moment, nous attendons les ordres, et nos chars sont camouflés, prêts à intervenir.

A MORSCHWILLER des combats se déroulent avec le 9ᵉ Régiment de chasseurs d’Afrique (T.D chasseurs de chars) épaulés par une compagnie de zouaves.

En fin d’après-midi, ils se replient sur DORNACH.

Nous sommes entourés de jeunes alsaciens qui sont heureux de pouvoir parler avec nous. Ils nous apprennent que les allemands occupent encore certaines casernes de MULHOUSE.

Des F.F.I alsaciens et des volontaires armés de fusils entourent les casernes qui seront, pensent ils, investies sous peu.

L’artillerie allemande continue son harcèlement.

"Nous nous occupons de notre armement et de nos chars, toutefois nous sommes dans l’incapacité pas faire les pleins, car, nous a-t-on dit, les allemands ont contre-attaqué dans la région de DELLE et DANNEMARIE".

"Nous serions même, d’après ces affirmations, coupés de notre ravitaillement, cela ne nous accable pas du tout, nous savons que derrière nous, il y a la 5ᵉ Division Blindée et bien d’autres unités et notamment les américains.

Nous économisons malgré tout notre essence, et notre activité d'en ressent, elle est réduite. Dans la journée, des avions allemands nous arrosent de tracts sur lesquels, ils flattent notre courage, mais nous annoncent que les pires catastrophes nous attendent. Cela n'atteint absolument pas notre moral ".

SOURCES : Mémoires PENICHOT Robert (1919-2008) – 1er escadron. Association des anciens et de l’Amicale des Vétérans du 2ᵉ Régiment de Chasseurs d’Afrique - Bulletin de l’association décembre 2004 - Récit DORNACH.

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