Photographie : Colonne du 6ème Régiment de Tirailleurs Marocains aux abord de la Thur à CERNAY
Actualisation juillet 2025
Le 29 janvier à 02 h 00, par le sud-est, la 1/6ᵉ RTM s'élance sur Cernay. Objectif : S’emparer dans un premier du faubourg de COLMAR.
Les 3ᵉ et 4ᵉ compagnies, sur place au faubourg de BELFORT depuis le 27 janvier, franchissent la Thur. Mais, dès qu’elles entendent se rapprocher des lisières sud du faubourg, des tirs de mitrailleuses les arrêtent.
Sources : Parcours de guerre du 6ᵉ Régiment de Tirailleurs Marocains. Éric FLEURIAN.
Dans la matinée, le peloton SALETES du 3ᵉ escadron, dès la prise d'une partie du faubourg de BELFORT par les marocains, se déploie sur place pour appuyer l'action d'un autre bataillon appelé à libérer la partie résistante.
Le peloton se dirige, au point de rencontre des deux formations, par un itinéraire prétendu déminer, malheureusement, en fait, ce n'est pas et le char Roussillon de tête de la colonne, après avoir fait sauter plusieurs "shuemines" est victime d'une mine anti-char en plein terrain découvert.
Bien que, les "88" et les Minen entrent aussitôt en action, le char et son équipage peuvent être remorqués hors de leur portée sans être touchés.
NOTE : Le Roussillon char avait été détruit le 27 septembre 1944 au col de la CHEVESTRAYE (Haute Saône). Il s’agit en fait à CERNAY du Roussillon II.
Entre temps, un contre-ordre est arrivé destiné à remettre l'attaque au lendemain. Dans la nuit, le Roussillon est dépanné sous les feux ennemis et par une température de –25°.
Le génie, pris sous le feu, et n'arrivant pas à déminer devant la dureté du sol et la proximité de l'ennemi, décide d'arroser le lieu de passage sur le champ de mines.
La couche de verglas qui se forme pardessus les mines est si dure que, le lendemain matin, au petit jour, tous les chars de l'escadron passent dessus sans être inquiétés.
Le peloton prend alors position aux lisières du faubourg de BELFORT pour battre les abords de CERNAY qui se trouvent à 100 mètres de l'autre côté de la Thur.
L'attaque est déclenchée à sept heures alors qu'il fait nuit encore ; les objectifs, les usines, qui ont été désignés sur des photos aériennes, apparaissent estompés partiellement par des buissons. Les chars s'avancent sous un enfer d'artillerie, les obus pleuvent de toutes parts, des snipers tirent les chefs de char qui hasardent leur tête hors de la tourelle.
Les chars mettent le feu aux usines, toutefois ils ne peuvent rester en place ; ils sont tirés aussitôt. Les fantassins parviennent néanmoins à leur objectif, mais derrière les murs de l'usine, une mêlée se poursuit, un piège leur était tendu ; peu en reviendront.
Le chef de bataillon demande aux chars de s'approcher davantage des objectifs et même de franchir la Thur. La rivière et ses rives sont pourtant signalées minées. Les berges sont d'un accès impossible, mais qu'importe ? En avant les chars :
Le char Franche-Comté s'élance le premier des quatre du peloton SALETES, il s'enlise en voulant franchir le dernier bras de la Thur qui, à cet endroit, est faite d'une multitude d'arroyos ; son chef de char (Maréchal des logis-chef "HERMANN") est blessé à la cuisse en allant prendre liaison avec son voisin, car sa radio est en panne.
Les chars restent devant ce dernier obstacle sous de violents tirs de mine et d'artillerie. Les allemands sont, à 50 mètres. Ils sont aperçus dans leurs trous, ou bien courant d'une maison à l’autre ; les chars matraquent dans la mesure du possible, un rideau d'arbres fait exploser les obus sur la majorité des objectifs. Une mitrailleuse, au pied d'un arbre ; après deux explosifs dans les branches, se tait. Des têtes apparaissent derrière les trous d'obus du mur d'un hangar ; explosifs, fusée à retard. Plus personne ne se montre.
Le char Franche-Comté, enlisé le matin, a réussi à sortir de la Thur; un peu plus loin, en rentrant dans un autre bras de la rivière, s'embourbe de nouveau et perd une chenille, il est décidé de laisser sur le lieu même la chenille et d'essayer de déplacer le char jusqu'à la route. L'Anjou qui le remorque détériore à son tour ses embrayages et ne parvient pas à le sortir, il aura lui-même de la peine à rentrer.
Le Commandant de compagnie juge ses effectifs insuffisants, la nuit commence à tomber, les obus pleuvent toujours, I ‘ordre est donné de rentrer.
Sources : Extraits de la narration issue de l'ouvrage le 2ᵉ R.C.A au combat et du bulletin de l'association des vétérans du régiment - Ouvrage. Parcours de Guerre du 6ᵉ R.T.M. Éric de FLEURIAN.
Le 30 janvier, à 07 h 00, l’attaque est reprise par l’extrémité est de la ville, les sections de tête des 3ᵉ et 4ᵉ compagnies avec l'appui de chars prennent pied dans les premiers bâtiments (blanchisserie et teinturerie) où elles combattent toute la matinée sans pouvoir progresser.
Trop affaiblies pour repartir à l’attaque, elles sont remplacées en début d’après-midi par la 1ʳᵉ et la 2ᵉ compagnie du 1/6ᵉ R.T.M, elles-mêmes renforcées par la 10ᵉ et la 12ᵉ compagnie du 3/6ᵉ R.T.M.
À 17 h 00, après plusieurs tentatives coûteuses en effectifs destinées à faire sauter les verrous en profondeur installés par les Allemands, et en aggravées par les conditions météorologiques qui se dégradent (froid et neige) qui limitent fortement la capacité des appuis faute de visibilité, le commandement ordonne d’arrêter l’attaque.
Sources : Ouvrage. Parcours de guerre du 6ᵉ R.T.M – Éric de FLEURIAN.
Dans la continuité, les éléments du 2ᵉ R.C.A reçoivent l'ordre de se remettre à la disposition du commandant ARFOUILLOUX dont le P.C. est à PFASTATT (faubourg nord de MULHOUSE). Ils traversent MULHOUSE où tout le monde circule paisiblement et fait des signes d'amitié.
Le 31 janvier 1945. Regroupement du régiment à BOURTZWILLER (nord de MULHOUSE) afin de participer à une action en coopération avec la 9ᵉ Division d’Infanterie Coloniale.(D.I.C).
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