Photographie : Colonne du 6ème Régiment de Tirailleurs Marocains aux abord de la THUR à CERNAY
Actualisation Janvier 2025
Le 29 janvier à 02h00, le 1/6ème RTM attaque Cernay par le sud-est en cherchant dans un premier temps à s’emparer du faubourg de Colmar. La 3ème et la 4ème compagnie, déjà en place dans le faubourg de Belfort depuis le 27 janvier, partent en premier et franchissent la Thur. Mais, dès qu’elles veulent progresser vers les lisières sud du faubourg, elles sont arrêtées par des tirs de mitrailleuses.
Sources :Parcours de guerre du 6ème Régiment de Tirailleurs Marocains. Éric FLEURIAN.
Dans la matinée, le 3ème escadron reçoit comme mission à la suite de la prise d'une partie du faubourg de BELFORT par les MAROCAINS de se rendre avec un peloton sur place pour appuyer l'action d'un autre bataillon qui devra libérer la partie résistante.
Le peloton SALETES se dirige, au lieu de rendez-vous par un itinéraire prétendu déminé mais qui, en fait, ne l'est pas et le char de tête le Roussillon, après avoir fait sauter plusieurs "shuemines" saute sur une mine anti-char en plein terrain découvert.
Les "88" et les Minen entrent aussitôt en action mais le char et son équipage sont remorqués hors de leur portée sans être touchés.
NOTE : Le ROUSSILLON char du 3ème escadron a été détruit le 27 septembre 1944 au col de la CHEVESTRAYE (Haute Saône). Il s’agit à CERNAY du ROUSSILLON II.
Entre temps, un contre ordre est arrivé. L'attaque est remise au lendemain. Dans la nuit, le Roussillon est dépanné sous les feux ennemis et par une température de –25°.
30 janvier 1945: Le génie n'arrivant pas à déminer par suite de la dureté du sol et de la proximité de l'ennemi qui le prend sous ses feux, arrose le lieu de passage sur le champ de mines et la couche de verglas qui se forme pardessus les mines est si dure que, le lendemain matin, au petit jour, tous les chars de l'escadron passent dessus sans être inquiétés.
Le peloton prend alors position aux lisières du faubourg de BELFORT pour battre les abords de CERNAY qui se trouvent à 100 mètres de l'autre côté de la THUR.
L'attaque est déclenchée à sept heures alors qu'il fait nuit encore ; les objectifs, les usines, qui ont été désignés sur des photos aériennes apparaissent estompés et en partie cachés par des buissons. Les chars s'avancent sous un enfer d'artillerie, les obus pleuvent de toutes parts, des snipers tirent les chefs de char qui hasardent leur tête hors de la tourelle. Les chars mettent le feu aux usines, toutefois ils ne peuvent rester en place ; ils sont tirés aussitôt. Les fantassins parviennent à leur objectif, mais derrière les murs de l'usine, une mêlée se poursuit, un piège leur était tendu; peu en reviendront.
Le chef de bataillon demande que les chars se rapprochent d'avantage des objectifs et même franchissent la THUR. La rivière et ses rives sont pourtant signalées minées. Les berges sont d'un accès impossible, mais qu'importe ? En avant les chars :
Quatre du peloton SALETES partent ; le premier, Franche-Comté s'enlise en voulant franchir le dernier bras de la THUR qui, à cet endroit, est faite d'une multitude d'arroyos ; son chef de char (Maréchal des logis chef HERMANN) est blessé à la cuisse en allant prendre liaison avec son voisin car sa radio est en panne.
NOTE : ERHRMANN Jules (1914). Devant la violence des tirs ennemis, ses compagnons ne peuvent malheureusement lui apporter une assistance. Son corps ne sera retrouvé que le lendemain dans la rivière, mort probablement de froid.
Durant les combats de CERNAY - Blessés: :
Un brigadier et un cavalier du peloton QUENTIN (non identifiés)
Parmi les victimes de la journée du 30 janvier 1945, on identifie deux hommes du 2ème Régiment de Chasseurs d'Afrique. Morts au combats lors des assauts de CERNAY Beaubourg de BELFORT ou THANN ?
NOTE: SALVO Jean Louis Paul (1925) et BOURKEHECHE Tayeb Ben M'Hamed (1919)
Les chars restent devant ce dernier obstacle sous de violents tirs de mine et d'artillerie. Les allemands sont là, à 50 mètres. Ils sont aperçus dans leurs trous, ou bien courant d'une maison à l’autre ; les chars matraquent dans la mesure du possible, car un rideau d'arbres fait exploser les obus pour la majorité des objectifs. Une mitrailleuse, au pied d'un arbre ; après deux explosifs dans les branches, elle se tait. Des têtes apparaissent derrière les trous d'obus du mur d'un hangar ; explosifs, fusée à retard. Plus personne ne se montre.
Le Commandant de compagnie juge ses effectifs insuffisants, l'attaque ne peut être remontée. La nuit commence à tomber, les obus pleuvent toujours, I ‘ordre est donné de rentrer.
Le Franche-Comté, enlisé le matin, a réussi à sortir de la THUR ; un peu plus loin, en rentrant dans un autre bras de la THUR, de nouveau il s'enlise et déchenille encore. Il est décidé de laisser là sa chenille et de le remorquer jusqu'à la route. Le char remorqueur Anjou détériore ses embrayages mais n'arrive pas à le sortir et il aura de la peine, le soir, à rentrer lui-même.
SOURCES :Rédaction / Extraits de la narration - CERNAY - Ouvrage 2ème Régiment de Chasseurs d’Afrique au combat 1942 - 1945 - Bulletins de l'Amicale des vétérans du 2+ R.C.A.
Extrait parcours de guerre du 6ème Régiment de Tirailleurs Marocains.
Le 30 janvier à 07h00, l’attaque est reprise par l’extrémité est de la ville, avec l’appui de chars. Les sections de tête des 3ème et 4ème compagnies prennent pied dans les premiers bâtiments (blanchisserie et teinturerie) où elles combattent toute la matinée sans pouvoir progresser. Trop affaiblies pour repartir à l’attaque, elles sont remplacées en début d’après-midi par la 1ère et la 2ème compagnie du 1/6ème R.T.M, renforcées par la 10ème et la 12ème compagnie du 3/6ème RTM.
À 17h00, après plusieurs tentatives coûteuses en effectifs pour faire sauter les verrous en profondeur installés par les Allemands, et en raison des conditions météorologiques qui se dégradent (froid et neige limitant fortement la capacité des appuis faute de visibilité), le colonel donne l’ordre d’arrêter l’attaque.
Sources parcours de guerre du 6ème R.T.M – Éric de FLEURIAN
A onze heures du matin, le peloton reçoit l'ordre d'aller se remettre à la disposition du commandant ARFOUILLOUX dont le P.C. est à PFASTATT (faubourg nord de MULHOUSE). Traversée de MULHOUSE où tout le monde circule paisiblement et fait des signes d'amitié.
Le 31 janvier 1945, le régiment est entièrement regroupé à BOURTZWILLER (Nord de MULHOUSE) en vue de participer à une action en coopération avec la 9ème Division d’Infanterie Coloniale.(D.I.C).
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