20241219

1945.04.15 KÜRZELL .


Char Le Loup. 1ᵉʳ escadron - Détruit le 15 avril 1945 à KÜRZELL 
(Bade-Wurtemberg)

Sources : Collection privée MEYERE René

 Actualisation janvier 2025.

Groupement PETIT. Un peloton du 1er escadron du 2ᵉ R.C.A, en tête du détachement, est confronté à KÜRZELL (Bade Wurtemberg) à une violente résistance allemande.

NOTE ; Village situé au sud de ICHENHEIM à l'est de FRIESENHEIM. Trois membres de l'escadron perdront la vie dans les combats de KÜRZELL

 AUDIBERT Marius Jean (1923-1945) - ZARRAGOZA Eugène (1912-1945) et le maréchal des Logis SENAILLAC Éric (1922-1945). Ce dernier s'était particulièrement distingué en Tunisie,  en Alsace, mais également la veille à LEGELHURST. 

On compte, de plus, de nombreux morts et blessés au sein des sections du 2ᵉ Zouaves. Au 2ᵉ RCA Figure par ailleurs deux blessés graves.

Combats de KÜRZELL - Char le Loup. (Extrait.

À 13 heures, les chars légers du 1ᵉʳ escadron reçoivent la mission de reconnaître LAHR et de s’en emparer, soutenu par la compagnie du capitaine BOUVIER D’IVOIRE du 2ᵉ  zouaves.

NOTE: LAHR - SCHWARZWALD (Bade-Wurtemberg). Contreforts ouest de la Forêt Noire - 30 km de STRASBOURG.

Le pont à un kilomètre au nord-est d’ALTENHEIN ayant sauté et les travaux d’aménagement d’un passage demandant environ une heure, le commandant PETIT demande au capitaine De NAUROIS d’envoyer le peloton DELRUE sur LAHR par l’itinéraire LANGHURST, SCHUTTERWALD, HOFWEIER. 

Celui-ci, rencontrant une forte résistance, devra revenir sur ses pas et rejoindre en fin d’après-midi le commandant PETIT à KÜRZELL.

ALTENHEIM, DUNDENHEIM et ICHENHEIM sont pris et, à pleine vitesse le détachement fonce sur KÜRZELL. Tout à coup, l’adjudant BEAUSSIRE téléphone au capitaine De NAUROIS que son char de tête le Loup vient d’être atteint par un Panzerfaust. Il met pied à terre et va se rendre compte de l’état du char. 

Le Loup flambe, deux membres de l’équipage réussissent à sortir de la tourelle : le maréchal des logis LEROY, grièvement blessé aux pieds et le brigadier-chef LAUSSEL.

SOURCES Photographie - Collection privée MEYERE René. BONNET (à Gauche) - ZARRAGOZA (Centre) - ALBRET (à droite)

Le conducteur, le brigadier AUDIBERT et l’aide conducteur, le brigadier-chef ZARRAGOZA sont encore à leur poste, les portes sont bloquées, ils ne peuvent malheureusement sortir. 

À peine l’adjudant-chef BEAUSSIRE a-t-il mis pied à terre que, des lisières du bois, distantes d’environ 100 mètres de part et d’autre de la route, une fusillade nourrie éclate. Ce sont des mitrailleuses légères et des mitrailleuses de 20 qui tirent sur les chars et le half-track des zouaves. 

Au moment où il monte sur le char, l’adjudant-chef BEAUSSIRE est blessé au bras par une balle explosive. Il voit qu’AUDIBERT et ZARRAGOZA ont été grièvement atteints par des éclats et qu’ils sont déjà morts.

Le peloton BEAUSSIRE se déploie et la section de tête des zouaves essaye de progresser jusqu’au char en flammes.

Le capitaine De NAUROIS fait déployer le peloton du lieutenant GRENOILLEAU et fait appliquer sur les lisières des deux bois un feu extrêmement nourri de mitrailleuses et d’obus explosifs de 37. Malgré cela, les zouaves ne peuvent parvenir jusqu’au char, car les allemands tirent à une cadence extrêmement rapide.

Le maréchal des logis chef De SENAILHAC, à son tour, essaye d’aller porter secours à AUDIBERT et ZARRAGOZA : il met pied à terre et abat d’une rafale de mitraillette un allemand armé d’un panzer Faust au moment où celui-ci se préparait à détruire le deuxième char de la patrouille de pointe. 

Mais il est, lui-même, atteint à la tête d’une balle explosive et tombe, ne donnant plus aucun signe de vie.

La fusillade continuant, une opération de nettoyage du bois est immédiatement entreprise par le peloton GRENOUILLEAU et une section d’infanterie. La lisière du bois, près de la route, est jonchée de vingt-trois cadavres allemands tués par le feu des deux pelotons ; plus de cinquante prisonniers sont capturés.

Le Loup continue à brûler.

Sources ; 2ᵉ Régiment de Chasseurs d’Afrique au combat 1942-1945.

Les accrochages de KÜRZELL terminés, l'escadron s'empare de HUGSWEIER, où il stationne sous un violent bombardement.

Lors du passage à WAGSHURST, un prisonnier français, rapatrié de RENCHEN, a signalé avoir travaillé dans la région d’OBERKIRCH à la construction de casemates des grosses pièces tirant sur STRASBOURG.

L’officier de liaison aviation de la 9° D.I.C, qui passait près du PC, ayant été prévenu, une formation de chasseurs bombardiers a pu être alertée en l’air ; une heure après, l'objectif  est  signalé, au grand étonnement du prisonnier français qui l’avait indiqué. 

Bel exemple d’exploitation de renseignement. 

Le lieutenant de SAINT PEREUSE (3ᵉ escadron)  blessé à  WAGSHURST, qui s’est enfui de l’hôpital, a rejoint son escadron au passage d'HEFSELHURST.

Aucun commentaire: