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1945.04.19 ETTENHEIM. KIPPENHEIM.




Le char Poitou (3ᵉ escadron - Groupement PETIT. Mis hors de combat le 19 avril 1945 à ÉTTENHEIM


Actualisation janvier 1945

Groupement de LABARTHE.

Le 13 avril 1945, au moment de quitter OBERNAI, le 2ᵉ RCA avait mis à la disposition du groupement nouvellement constitué du colonel de LABARTHE (chef de corps du 9ᵉ R.C.A), trois chars du 3ᵉ escadron (peloton Lieutenant BERNARD)

Le peloton constitué des trois chars (Île-de-France, Béarn et Franche-Comté) et le groupement tactique « indépendant » de LABARTHE ne rentrent que le 19 avril 1945 en Allemagne. 

Au terme de sa première journée, il va se positionner à KIPPENHEIM et BAIERSBRONN.

Colonel De LABARTHE - Second à partir de la droite. Collection privée Hugues et Éric De LABARTHE (Remerciements).

Le 3ᵉ escadron (Groupement PETIT.), modifié, est composé dorénavant la moitié du 2ᵉ bataillon de zouaves et du 3ᵉ escadron  (hors peloton BERNARD) du capitaine VIÉ. La seconde moitié du bataillon du 2ᵉ Zouaves Portés et le 1er escadron du capitaine de NAUROIS constitué les éléments du groupement LAURENT (chef d'escadrons du 2ᵉ R.C.A.

Alors que LAURENT se dirige vers KENSSIGEN, PETIT doit rejoindre FRIBOURG. Durant la progression, le 3ᵉ escadron est accroché sérieusement à ETTENHEIM.et perd trois de ses chars  (Poitou, Gascogne III et Provence II) et compte parmi les victimes MOLINA Antoine Ramon (1920-1945).

NOTE : Blessés. LEYGONIE Pierre - SCHMIDT jean - POIRIER COUTENSAIS Pierre.

Les combats d’ETTENHEIM. Récit.

NOTE : la localité d'ETTENHEIM est située au sud d'OFFENBURG à environ une trentaine de Km via KÜRZEL et GRAFENHAUSEN . 

Le 3ᵉ escadron traverse LAHR et stationne à la sortie sud de la ville devant une fabrique de cigarettes dont les stocks, sous l’œil attristé du directeur de l’usine, sont prélevés par diverses unités pour améliorer les rations de tabac, perçues assez irrégulièrement tous ces derniers jours.

Aussitôt que les coloniaux venant de la montagne se sont emparés de SOULT, l’avant-garde constituée par le peloton COUTANSAIS, suivi d’une section de Zouaves, de la première compagnie FOUGERE, agira en direction de KIPPENHEIM - ETTENHEIM et le long des pentes de la Forêt Noire. 

Le peloton COUTANSAIS progresse sans incidents jusqu’à ETTENHEIM où se dresse une barrière anti-char. Les équipages eux-mêmes l’enlèvent et les chars avancent jusqu’à la sortie est où le terrain, très compartimenté, devient dangereux pour les chars ne disposant d’aucun élément pour assurer la défense rapprochée.

Le général CALDAIROU n’hésite pas à venir au char de tête donner l’ordre au lieutenant COUTANSAIS de précipiter le mouvement en avant, sur BROGGINGEN, par un itinéraire assez compliqué qu’il lui précise lui-même sur la carte assez mauvaise que ce dernier a pu récupérer sur un allemand.

Les chars partent donc seuls, le Provence très en tête pour assurer la direction, le Gascogne  suit puis le Poitou. 

NOTE : Provence II - Le précédent Provence a été mis hors de combat le 2 février 1945 à SCHOENENSTEINBACH.

Au bout de deux kilomètres à peine, le Provence reçoit de la gauche un obus anti-char à l’arrière de sa tourelle qui blesse le lieutenant COUTANSAIS à la jambe et au pied. 

Un deuxième coup dans le moteur y met le feu. Le chargeur LEYGONIE et l’aide conducteur SCHMIDT sont atteints par les éclats. Tandis qu’un troisième projectile arrive dans le moteur, le maréchal des logis FARNOLE aide les blessés à sortir du char et le dernier quitte le char Provence, en flammes.

Pendant ce temps, le Gascogne recule jusqu’au Poitou qui, trop engagé aussi, veut reculer. Le chef REYNET saute à terre et fait remorquer le Poitou. Soudain, un autre canon anti-char se révèle, mettant le Gascogne en flammes et aussitôt après le Poitou. 

Le chargeur du char Gascogne, MOLINA atteint par le coup, brûle dans le char.

L’Alsace en voulant reculer s’est enlisé. Le Savoie a pu repérer un des canons et le détruit. Un autre est démoli par un tir de mortiers des zouaves. Malgré tous les efforts déployés à l’abri d’un écran fumigène, l’Alsace ne peut être remorqué et doit être abandonné.

Le groupement renonce à progresser sur cet axe et se dirige vers HERBOLSHEIM où le Savoie avec les restants du peloton COUTANSAIS rejoint à la nuit l’escadron. 

Le Maine qui ne peut plus suivre doit être envoyé en réparation ; du reste, tout le matériel aurait besoin d’un peu d’entretien et pour cela, il faudrait quelques délais, mais le général CALDAIROU a dit au CC3 : « Vous n’aurez 48 heures de répit qu’à FRIBOURG ».

En dehors du Loraine, il ne reste plus que 5 chars au sein du détachement : Morbihan, Maroc, Moselle, Savoie, Roussillon.

SOURCES : Ouvrage 2ᵉ Régiment de Chasseurs d’Afrique au combat 1942 - 1945.

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