20241219

1945.04.22 & 23 FRIBOURG


FRIBOURG - Les ruines.

Kaiser Joseph - Straß, Blick nach Süden zum Martinstor, 1945

Actualisation février 2025

22 avril 1945 -  FRIBOURG AN BRISGAU (Bade-Wurtemberg)

Regroupement du régiment. La ville a été en grande partie détruite par l’aviation fin 1944. Un bombardement aérien qui tourna en cataclysme, un ouragan de fer et de feu s'était abattu sur la ville.

Le régiment et le CC3 sont au repos pour 24 heures, ils n'ont jamais cessé de combattre depuis l'entrée en Allemagne. Les pertes ont été très lourdes dans le pays de BADE. 

FRIBOURG  (1er escadron), mémoire MEYERE René.

Avant la levée du jour, nous sommes tous prêts, à nos postes, dans les chars et les coloniaux collés aux murs. Il faut être prêt à toute éventualité.

Les forces s’étant regroupées, l’ordre de partir est donné et nous avançons vers le centre de la ville.

Tout est cassé ! Où est donc cette belle FREIGURG-IM- BREISGAU ? Où est donc la ville si accueillante aux élèves des lycées apprenant l’allemand ? Où est donc la ville au passé si riche ? 

Il ne reste rien, des immenses pans de murs, des énormes ruines témoignent que jadis, il y avait là de grandes bâtisses. Le grand silence de la mort règne.

L’Allemagne qui depuis longtemps a toujours porté la guerre hors de son territoire sait maintenant ce qui est le fameux dogme hitlérien « la guerre dans la joie ».

Rien à signaler, tout est calme. Nous n’avons pas à intervenir.

Les officiers cherchent un cantonnement et ce n’est pas chose facile dans cet amoncellement de ruines. Nous arrivons enfin dans un quartier qui n’a pas été trop touché, et pour abriter le peloton, nous possédons une splendide maison bourgeoise, à deux étages.

Accompagné de deux camarades en armes, j’ai la mission pas très agréable de faire sortir immédiatement tous les habitants.

Pas de cohabitation, on doit occuper les maisons, mais en chasser les habitants sur le champ, il faut que tout le monde parte, une tolérance : une vielle dame restera néanmoins « gardienne », les ordres sont formels.

SOURCES : Mémoires de MEYERE René (Membre du 1er escadron - Carnet de route - Pages 75 - 76).

Du 13 au 22 avril, le régiment a contribué pour une large part à la prise de deux villes importantes du pays de Bade. OFFENBURG : 15 avril - FRIBOURG : 22 avril.

Grâce à lui, STRASBOURG n’est plus sous le feu des canons allemands.

Tandis que le gros de la 1ʳᵉ Armée française a contourné le massif de la Forêt Noire et s’est emparée de STUTTGARD et d’ULM, la 9e D.I.C, appuyée par le C.C.3 s’est chargée de nettoyer la rive droite du Rhin et de prendre la liaison par le sud de la Forêt Noire avec les autres unités de l’Armée.

23 avril 1945. Le général commandant le C.C.3 a envoyé en reconnaissance un peloton sur l’axe : WALDKIRCH-WOLFACH-SCHRAMBERG-VILLINGEN (libre et tenu par des éléments alliés) et vers NEUSTADT.

Une est réalisée par un peloton du 1° escadron, commandé par le lieutenant DELRUE., elle va couvrir plus de 250 km en 24 heures.

La seconde reconnaissance sous les ordres du chef d’escadrons TERRASSON, Composée de l'escadron De NAUROIS, (moins le peloton DELRUE), une compagnie du 2ᵉ  zouave, une section de la compagnie du 3ᵉ/88 du génie.

La seconde ne peut dépasser FALKENSTEIG, la route de la vallée très encaissée et complétement obstruée par des destructions importantes. 

SOURCES : Ouvrage 2ᵉ Régiment de Chasseurs d’Afrique au combat 1942 - 1945. Page 49.

Très tôt le matin, nous partons en reconnaissance dans les alentours, le DRAGON est resté pour garder la maison. Nous devons être sur nos gardes, car, si le gros de l’Armée allemande est parti, ou plus loin des éléments, isolés sont déterminés un peu partout et donc dangereux.

Le canon et les mitrailleuses entrent d’ailleurs en action à plusieurs reprises sans se faire prier.

Nous sommes accablés de fatigue, nous rentrons déjeuner vers 16 heures et nous retrouvons avec plaisir notre belle maison !

SOURCES : Mémoires de MEYERE René (Membre du 1er escadron - Carnet de route - Pages 76 - 77.

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