Détachement de la 9ᵉ Division d'Infanterie WALDSHUT. Image d'archives "Alb-Bote" - Suedkurier
Actualisation Février 2025
Le 24 avril 1945. Trois nouveaux groupements sont constitués.
Chef de bataillon PETIT : Peloton Sous-lieutenant GRENOILLEAU (1er Escadron).
Chefs d’escadrons LAURENT: Pelotons lieutenants DELRUE et PREVOST (1er escadron).
Lieutenant-Colonel de LEPINAY : Les 2ᵉ 3ᵉ et 4ᵉ escadrons - Trains de ravitaillement et d’essence des lieutenants CASSASSUS et LAUNAIS).
Départ de FRIBOURG pour LÔRRACHLes différents groupements du C.C 3 se déploient dans le sillage des unités commandées par Général LANDOUZY, le CC3 quitte FRIBOURG.
Sources : Éric FLEURIAN - 28.09.2018 - Les Tirailleurs d’hier et d’Aujourd’hui - Parcours du 2e Zouaves - Campagne d’Allemagne. Ouvrage 2ᵉ R.C.A au combat 1942-945.
NOTE: Colonel LANDOUZY Jean (1899 -1991). 13/12/1944 – 01.08.1945 - 23ᵉ Régiment d’Infanterie Coloniale – Saint-Cyr Promotion « de la victoire 1918-1920. Général de Division (Photographie 1956 – Nemours (Algérie).
Grand Officier de la Légion d’honneur - 7 citations dont 5 à l’ordre de l’Armée – Décoration USA / Croix de service (comportement face aux allemands le 4 avril 1945 à KARLSRUHE (Allemagne)
24 avril 1945. C’est une véritable journée de cross-country, car, pour atteindre LÖRRACH qui a été pris par la 9°D.I.C, le CC3 passe des oueds à gué sur des ponts branlants, escaladant la montagne.
Le peloton GRENOILLEAU atteint à la nuit le pont de WEHR. L’escadron De NAUROIS reconnait les itinéraires vers le sud, à RHEINFELDEN et la frontière suisse, mais il est bloqué partout par des destructions très sérieuses.
La marche vers l’est se poursuit le 25 dans le sillage du groupement PETIT par la route qui longe le Rhin qui forme frontière avec la SUISSE.
De l’autre côté du Rhin, juchés sur des blockhaus vides, les soldats suisses et les habitants font de larges signes d’amitiés, vraie ceux-là, et jouent sur leurs mandolines tout le répertoire des chansons alliées. Il est difficile de s’imaginer que c’est la guerre ; l’atmosphère est plutôt celle des grandes manœuvres. Cependant, en fin de soirée, le peloton GRENOILLEAU doit faire entendre la voix de ses 37 pour entrer dans la petite ville pittoresque de WALDSHUT.
Le groupement PETIT et le groupement LAURENT passent la nuit à l’est de WALDHUT, le gros dans WALDHUT et à l’ouest de cette localité. Quelques prisonniers ont été ramassés sur la route ; il s’agit d’isolés ayant perdu leur unité et qui semblent heureux de se rendre.
Le CC3 quitte la 9° Division d’Infanterie Coloniale avec laquelle il vient de faire du si bon travail pour passer sous les ordres du général commandant le 1° corps d’Armée en attendant de retourner au sein de la 1° Division Blindée.
Nous quittons FRIBOURG à six heures, en direction de BÂLE. Au point de vue « touristique » nous faisons un voyage magnifique à l’orée de la Forêt Noire, mais au point de vue strictement militaire, la proximité du bois n’est pas rassurante et nous tirons plus d’une rafale dans les fourrés ou des coins qui nous paraissent suspects.La traversée des villages se fait sans encombre, la troupe les a désertés, ils sont « villes ouvertes ». Aux fenêtres, aux toits même, pendent des serviettes blanches, des draps, des torchons, tout ce qui peut être blanc et peut rappeler un drapeau.
Les habitants sont tous devant les maisons. Personne à l’intérieur, des ordres formels ont été diffusés à ce sujet. Les maisons doivent toujours être absolument vidées, ceux qui s’y cacheraient risqueraient à tous les coups de se faire tuer impitoyablement.
Sources : Ouvrage 2ᵉ R.C.A au combat 1942 - 1945.
24 avril 1945. AB-Archiv : Südkurier . LÖRRACH. Char du CC3 venus de MÜLHEIIM via RÜMMINGEN.
Nous poursuivons notre avance et nous arrivons dans l’après-midi à LÖRRACH, avec la coloniale. La ville, petite ville de province, est pleine de militaires. Dès notre arrivée, nous assistons à une triste scène, les « biffins » en cherchant un lieu de cantonnement, pénètrent dans une maison, où théoriquement, il n’y a personne, le propriétaire, qui les accompagne, le leur affirme d’ailleurs ! un bruit suspect provient d’une pièce ; plusieurs hommes se sont cachés là.
Quelques grenades en ont raison ! quant au propriétaire, qui voulait probablement les attirer dans un guet-apens, il redescend encadrer par quelques « biffins », cent mètres plus loin, une rafale de mitraillette…
Tout le monde est aux fenêtres, l’ensemble est terrible, mais il est donné à réfléchir !
Nous n’avons guère à intervenir le long du parcours. Dans tous les villages traversés, la population est toujours rassemblée sur le devant des portes ne sachant pas quoi faire, ils applaudissent à notre passage, on sent que l’armée s’est retirée. Peut-être pour tenir un front plus réduit ? Ou pour passer en Suisse ?
On ne trouve sur notre passage que des retardataires ou des réfractaires, les civils nous les signalent d’ailleurs chaque fois, ils ne veulent pas exposer leurs vies.
Nous stationnons à STEINEN, puis à WEHR, que nous quittons à 13 heures. Nous nous sommes arrêtés également à SACKINGEN, belle petite ville sur la rive du Rhin, et nous longeons le Rhin pendant des dizaines de kilomètres, dans une vraie marche triomphale dans une contrée magnifique.
Malgré notre fatigue et notre lassitude immense, nous ouvrons bien grand nos yeux, pour bien voir et tâcher de ne pas l’oublier trop vite. Le fleuve coule large et majestueux, les petits villages, ou plutôt une suite continue de hameaux bordent la rive droite, la rive gauche, c’est la SUISSE.
Tout le long de notre parcours les suisses nous font des signes d’amitiés, ils applaudissent, ils agitent des drapeaux tricolores, c’est presque du délire ! En un endroit, une philharmonique au grand complet, joue la Marseillaise à notre passage.
Nous arrivons enfin à TIENGEN, terme de notre étape.
SOURCES : Mémoire René MEYERE (membre 1ᵉʳ escadron) (Carnet de route - Page 81.





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